J.B. était de ces individus qui croient qu’il suffit de dire « je suis comme ça » pour légitimer leur turpitude. Il ajoutait même souvent: « faudra faire avec ma caille! ».
Ce qui, croyait-il, imposait le respect de ses propos à défaut du respect de sa personne.
Désagréable, orgueilleux, colérique, vulgaire et paresseux… il entendait assumer sa part de pêchés capitaux avec brio, quitte à ce que ce soit au dépend des autres.
Les parents, les copines, les potes…puis plus tard, les collègues de travail… J.B. les invitait tous, plus ou moins consciemment à prendre le large.
C’est d’ailleurs étonnant avec le recul, qu’il ait pu croire que les autres devraient « faire avec », alors qu’il est si facile de « faire sans ».
Aujourd’hui J.B. est seul face à lui-même.
Il siffle sa bouteille, en pleine introspection, puis conclut agacé :
– Pfff… Qu’est-ce que j’y peux moi?
Je suis comme ça…C’est ma nature… On change pas sa nature… sinon on n’est plus naturel…
z’ont qu’à faire avec… ma caille…
Inattendu, et savoureux, pour moi qui suis l’auteur de cette proposition d’incipit (je ne me souviens pas qu’elle me fut inspirée, mais bon, ma mémoire commence à…), Je regrette un peu l’absence, dans votre texte, d’espoir, de rédemption, de résilience, tant j’aimerais croire qu’on peut toujours “s’en sortir” !…
Mais je concède à votre réalisme sociologiquement pictural – c’est du Zola ! (que j’admire sur ce plan, et sur ce plan seulement) – la légèreté de mon argument “philanthropique”.
Cependant, et pourtant, “J.B.” ne pourrait-il se rendre compte un jour que tous autour de lui ne fonctionnent qu’ainsi ?
“Fonctionner”, voyez-vous chère Mapie, “fonctionner” est peut-être l’idée qui nous sépare ici. Je la tiens des Hollandais…
😄 Bravo, @Ma Pie , quel portrait! En forme les damés de l’AlgoMuse en ce moment!
Ciel, et la caille, elle reste ? à moins qu’elle ne soit flambée
J’aime beaucoup