D’un sourire Léon salua le soleil.

Les nuages, la veille, lui avaient également arraché un sourire.

Leur pâleur maladive reflétait un peu l’humeur morose du moment, 

mais parce que leur mobilité permettait l’espoir d’un changement sinon de saison au moins d’humeur,  Léon leur vouait une gratitude toute naturelle.

Nul doute que si demain la pluie venait à tomber, Léon saurait l’accueillir comme une douche fraiche en plein été.

Léon n’était ni jeune, ni vieux, ni naïf ou ni même inconscient de la difficulté de vivre… Il était juste coincé entre deux âges, comme le sont les humains jusqu’à ce qu’ils ne soient plus.

  

Il aimait au réveil sonder l’état du ciel, puis celui de sa vie, juste pour y trouver l’envie d’être.

Il y lisait le temps… celui d’aujourd’hui, et plus encore celui de l’instant. 

Une fois ce rituel accompli, comme une balance avant la pesée, Léon se sentait « taré de l’intérieur », prêt à débuter la journée, équilibré et confiant.