Faisons une pause frérot, juste avant la patte d’oie.
Laissons nos cylindres refroidir sans liquide.
Nos montures asséchées s’endorment en chien de fusil.
Laissons clapoter en cœur leurs culasses dilatées.
Conquistador casqués sur nos brêles bruyantes,
Aventuriers des mers tanniques, fermentés par le soleil.
Ont pâlissaient le macadam animés de rêves bleutés.
La grande voile gonflée à bloc dans des buées d’échappements.
Ont étaient bien tous les deux dans cette contrée exclusive.
L’enthousiasme à deux temps, sautant de ligne en ligne.
Faisant de chaque virages, des frontières repoussées.
Faisant de chaque kilomètre, une colonie nouvelle.
Ont avaient des sourires de marins amnésiques,
retrouvant la terre ferme après des jours sans reliefs.
Une arche de noyer pour préserver notre enfance du déluge.
Mon ange noir, gardien de ma paix, iris en verre trempé.
Dans un matin givré ou les sourires se crispent.
Tu as jeté le tien sur mes paupières misanthropes.
Coloriant les arcs en ciel monochrome ;
de tes pigments résistants.
Reliant en dégradé, mes frontières de pointillés.
Tu as défié mes murailles toutes dents dehors.
Impassible et rieur face à mon indifférence défensive.
Tu voulais juste sucrer mon cœur pour neutraliser l’acide.
Lucidité chlorhydrique, diluée dans le corps trop petit,
De cet enfant qui ne croyait déjà plus;
à la véracité des sourires.
Tu m’as sauvé mon frère, de mes émotions scélérates.
Sans jamais te vanter, sans jamais réclamer.
Mon ombre de titane m’évitant les fractures.
Je te l’ai pas dit; je ne savais pas encore me lire.
Mais sans toi ; je me serais échoué sur un rivage de côtes flottantes.
Sans ton sourire en dents de bonheur.
Je serais déjà mort d’un cynisme en phase 4.
M’enroulant gaiement dans un voile de folie douce.
Plastron de mensonges en mailles de fer sur le plexus.
l’Acier tissé sur mon torse en lambeau;
J’aurais argumenté ma lâcheté dans une éloquence nauséeuse.
Victime, bourreau, chevalier blanc de mardi gras.
Déguisant la lâcheté en petite fille vertueuse.
Émouvante à Noël quand elle anime la veillée.
Pointant l’intolérance d’un index de sentences,
Ornée de souffrances chinées au détour des pupilles.
Personne ne cogne sur une âme à genoux.
Deux chemins s’offrent à toi.
Un chemin ou nos corps d’adultes sont trop grands pour nos âmes d’enfants;
Elles se cognent au réel sans jamais lui en vouloir.
Un chemin vaporeux, tiède comme une sieste d’été.
Ou nos cœurs crépitent d’amour quand les ruisseaux débordent.
Ou nos yeux pleurent de joie quand les symphonies hurlent
Ou nos bouches s’entremêlent aux siroccos passionnels.
Les entrailles chauffées à blanc, attisées par le désir,
que les immatériels jalousent en secret.
Les soirées d’ivresses ou nos rires deviennent fous;
Tissant sans limites, des liens sans dates limites.
Tiraillés par la tristesse d’un réel à rebours.
Ont offrent nos coeurs sans craintes aux attractions magnétiques.
Se prélassant, les yeux fermés contre ses courbes de satin.
Le souffle saccagé par leurs ondes brunes et brûlantes.
La chaire bourgeonne en spasmes sous ses souffles de printemps.
Figeant l’instant entre tes pouces, tu pince ton corps pour que ton âme puisse rêver.
Les cieux luisants d’un matin de nuit blanche.
Ensemences les cyls des pélerins, d’illusions phosphorées
voyageurs organiques qui ne ferment jamais les portes.
Partageant sans complexes leurs tourments oedipiens.
Le brouillard glacé te cisaille les joues ; mais tu aimes ça.
Car au fond tu sais que le soleil se lèvera sur ton visage.
Apaisant de ses rayons, le feu du rasoir incisé par l’aube.
Les lueurs rousses sont tes espoirs, en orbite sur ma pénombre.
Quand tes nuits sont trop longues, trop froides et trop noires.
N’oublie pas qu’un astre rouge, chassera le gel au réveil.
N’oublie pas que les champs de flocons symétriques et fractals,
Laisserons place à des tiges de sève vertes, souffleuses de fleurs aux seins de glace.
Le miracle de la vie bourdonne sous tes yeux bleus.
Tu veux te priver du spectacle ?
Te priver de deux amandes amoureuses,
qui te fixent fièrement, harnachées à ton âme..
Te priver de sa peau en soie blanche, aussi forte que fragile.
Être aimé, c’est s’être persuadé de pouvoir l’être.
L’existence est une forge à plein régime, alimentée d’émotions vives,
21 grammes d’errance, façonné par des braises boulimiques.
Carbone dense comme un diamant noir, affolant la lumière dans les replis de son prisme.
Rendant l’existence rare et viscérale, du premier souffle jusqu’au dernier.
Transe hypnotique ou les sens asservissent.
Terreur collective aux allures de châtiment .
A l’orée d’un royaume de nudistes sans regrets,
Allégés de leurs enveloppes sans fenêtres,
Arborant un sourire béa de vendeurs de lessives caustiques.
Ils attendent à tour de rôle, le tour d’un tonton cardiaque s’écroulant dans sa soupe.
Au bout d’un tunnel trop cliché, rendant la mort plus vivante.
Un idylle sans poussière, ou les pères absents n’ont plus d’excuses.
Un monde sans miss météo sexy pour adoucir le verglas.
Franchement , fais demi-tour dès que tu peux.
Tu vas te faire chier là bas, malgré les visages qui te manquent.
Reste encore un peu chaud, fou et désinvolte.
Il n’y a pas de rhum orange à la cantine.
Ils bouffent des nuages sans matières grasses,
Adossés à des arbres toujours fruités.
Il y a des concerts de silence et des couvertures sur les feux.
T’es juste là,
En transit,
Dans un duty free sans clopes.
À attendre ta prochaine réincarnation.
Une espèce de camping d’ hippies hypocondriaques,
sans sexe, sans buvards, ni fromage de chèvre.
T’es plus qu’une lueur de LED basse consommation,
Adossée à un arbre fruitier stérile
jamais sûre que le lendemain;
tu ne finiras pas pute, député vert ou pervenche.
Ou comble de l’ex homophobe: acteur de porno gay.
Et si claquer des amendes ça te brises.
Et que tu choisis dignement de te défenestrer du premier.
Ils te collent au purgatoire.
Avec des vestiges de zombies dictateurs, tombés pour génocide.
C’est l’équivalent de loft story, en plus moite et moisie.
Alors frérot, si ton enveloppe le permets.
Redresse-toi tu le mérites.
Je serais ton tuteur si tu le veux.
Et dans six mois, si tu le peux.
Je te mets une tôle au ping-pong.
ne me faites plus JAMAIS ça. Me tirer des larmes à 23h30 … j’avais déjà frissonné avec la voix de Colette Magny ! c’était mal parti pour une soirée d’insouciance.
Merci pour le partage. C’est beau et fort et triste et drôle aussi.. bref c’est très vivant!
À l’évidence (la mienne, modestement), ce texte est plein de poésie, mais ce n’est pas un poème. Dommage. Dommage pour moi, qui prend la poésie comme sorte de référence, mais après tout : doit-on tout réduire à des références ?
Ce que j’essaie de dire, maladroitement, c’est que je suis confronté à une “innovation littéraire” ! Rien de moins.
Je l’ai déjà dit (à propos d’un de vos textes), chaque ligne pourrait presque à elle seule faire un poème (beaucoup le font). Je pense à Joseph Ferdinand Cheval en vous lisant…