Premier souffle de septembre.

Echos du cri inachevé,

d’ un impatient drapé de bleu.

Mon prénom menotté au poignet,

n’a pas d’anecdotes en ce lieu.

Bien trop rose et crispé pour être vêtu de bleu.

 

Inachevé, imparfait, emmailloté.

 

Comme une pyramide sans sommet,

Abandonnée par un pharaon cardiaque.

 

JE SUIS FRAGILE.

 

Comme le calcaire de Gizeh,

privé de son parement de Tourah.

 

JE SUIS FRAGILE.

 

J’ ai des allures de blagues sans chutes;

d’ intrigue sans fin.

Comme un jour de minuit arctique,

qui pourchasse des aurores.

 

Trop imparfait et pur pour affronter ce froid.

Trop incomplet et seul pour surmonter l’effroi.

 

JE SUIS VULNÉRABLE.

 

Mon corps est un radeau de fortune,

Dérivant au large d’ une mère absente.

Matelot en couveuse tiède,

éclairé par des néons de lune.

 

Submergé par les océans sans horizons,

dénués de reliefs pour que je puisse jeter l’ ancre.

Contraint de naviguer vers l’ Inconnu.

Sans pouvoir puiser ma force dans le fantasme des retrouvailles.

 

Je suis un amnésique à qui personne ne manque.

 

Contraint d’ apprendre à lutter avant d’allaiter.

Alité, haleté, angoissé.

Me voilà seul et debout au balcon,

a acclamer le théâtre de la vie.

J’aurai dû naître en automne.

 

Mais je ne voulais pas être présent,

quand les arbres pleurent leurs rousses.

Toutes tombées au combat en affrontant les vents.

Décimées par les premières gelés,

elles finissent en strates brunes. 

En petits Feuilletés de sucre roux, 

linceul cuivré qui s’étale  sur la mousse.

 

Moi.

Je voulais juste remplir mes poumons de brises d’été indien.

Les imaginer coiffées de plumes en arc-en-ciel.

Les imaginer chevaucher des prairies en faisant onduler les pistils.

Je voulais sentir dans ses courants, les effluves des pollens et des rires aoûtiens.

Je rêvais d une sage femme bronzée, avec des traces de maillots. 

De remonter à la surface d’une mère encore dorée.

Pour  s’amarrer à sa peau et l’adorer sans fin.

La dorer à l’or fin, à l’ écume de tiaré.

Comme une enluminure, calme,huileuse et pourpre.

 

Égérie de mon monde, icône du vivant.

C’ est dans son ventre atelier, qu’elle a tissé mon futur .

 

Je voulais juste arriver à temps pour prolonger l’ été. 

Les bras chargés de sursis. 

Je voulais être comme une trêve hivernale pour photos estivales.

Pour que les albums restent chauds au coin de la cheminée.

Et que le papier glacé ne gèle pas tout de suite .

 

J’ai peut êtres les yeux trop petits,

Mais mes pupilles s’ouvrent en grand.

Et j’ai le coeur rugissant, 

Des survivants qui respire pour deux.

 

Aurélien SCALA

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