Sur l’œil de la pâquerette
Une mouche égarée
– GPS pour l’insecte
La digitale prend son temps
Pour ouvrir toutes ses clochettes
– Midi sonne
La digitale pourpre s’élance
Vers le ciel
Son heure est venue
Entre le jaune fané du rhododendron
Et les regrets du mimosa
– Mon haïku
La fougère déroule ses crosses
Offre son ventre
Aux rayons du soleil
mignon …
C’est charmant et printanier.
Vos haïkus donnent a priori l’impression de bousculer “la” règle. Mais à bien les lire… ce qui interpelle (bouscule), c’est peut-être l’ancrage dans notre présent (notre rapport au monde tel qu’on le perçoit aujourd’hui…) : “GPS” dans le premier, et “Midi sonne” dans le deuxième, notamment. C’est inattendu, surprenant…
Bien sûr, ce sont le troisième et le quatrième qui parlent le mieux à ma sensibilité. Vous faites alors entrer le haïku dans la sphère psychologique (c’est dire proprement “humaine”), et c’est une démarche audacieuse à laquelle je me suis souvent “autorisé”*.
Ici, c’est particulièrement réussi ! Bravo !
* Car enfin, n’est-il pas temps d’inventer le “haïku occidental” ? Ce n’est pas renier son maître que le dépasser ou adapter son enseignement à sa propre réalité…
Merci bien Guillaume pour ces commentaires avisés et argumentés. Mon idée première était de catégoriser ces petits textes dans “poésie libre” car, même si je cherche à m’en approcher, je sais bien que ce ne sont pas de “vrais” haïkus que j’ai ici composés. Ces petits moments fugaces du saisissement me plaisent, à vivre et à écrire. Il y a plusieurs écoles de haïku et certaines prônent la transgression des 17 syllabes donc je transgresse et je transgresserai encore dans la forme et le contenu puisque AlgoMuse m’y autorise.