-Le temps vire à l’orage, les filles!

-Ah non, pas encore! 

Mais qu’est ce qu’elle lui trouve à ce félin? 

La petite pintade se dandinait autour de l’enclos du lynx boréal. Elle criaillait, persuadée que son chant allait charmer le gros chat qui somnolait sur son rocher.

Paulette avait toujours été un peu légère,  le coup de foudre lui était familier, mais là, elle dépassait les bornes. Une pintade de son âge ne pouvait tomber sous le charme très relatif d’un jeune lynx. Il s’agissait d’un amour contre nature qui de toute évidence n’allait rien donner de bon.Toutes les volailles l’avaient mise en garde. Elle ne pouvait continuer à jouer les cougars ou bien elle risquerait d’y perdre des plumes… 

Seulement, voilà , notre vieille Paulette était persuadée que la toison mouchetée de l’animal était le signe de leur complémentarité…car elle aussi était mouchetée, et son plumage offrait l’exact inverse du pelage félin.

C’était pour elle une évidence. 

Rien de plus difficile que de nier l’évidence, n’est ce pas? 

Elle tournait  autour de l’enclos, agitait ses ailes pour exposer ses taches blanches sur fond gris. 

Elle était prête à tout pour approcher l’animal et lui exprimer  son penchant. Elle lui aurait ôté les tiques, lui aurait fait du vent, ou se serait même offert en pâture le cas échéant .

Mais le gros chat sauvage miaulait tout en ronflant, et notre volatile se morfondait de douleur, à en perdre ses plumes. 

Que l’amour est violent

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