Elle est partie, enfin c’est ce qu’elle veut me laisser croire. Mais je sais que d’ici  quinze jours, trois semaines….peut-être plus, peut-être moins… Elle  sera de retour. 

Cette façon de s’inviter chez moi et d’y prendre ses aises sans le moindre égard quant à mes engagements  me sidère. Trois jours qu’elle me tape sur les nerfs, hausse les tons, éclaire plus qu’il ne faut lumières et néons, dénature les goûts, rend criardes les couleurs…  et me donne au final souvent des hauts de coeur.

Je ne l’aime pas. Non je la déteste. Elle est importune, agressive et cruelle.

Elle a beau essayer de m’être familière, je ne peux pas la laisser faire sans nourrir contre elle une haine féroce. Une rancoeur inutile qui plus est, puisqu’elle ose se nourrir de mes contrariétés.

Oh je sais , je sais bien… vous vous dites que je ne suis pas accueillante, que je suis dure avec elle, qu’elle qu’elle soit. Que personne ne mérite tant de haine, ne serait ce parce qu’elle se donne la peine de venir jusqu’à moi!

Mmm… 

C’est tout le drame…

Elle a ce truc exaspérant  de la passive agressive. Elle est là, l’air de rien, te pourrie la moitié du crâne et la totalité de la journée mais n’en laisse percevoir que ce que toi-même osera exprimer.

 Elle est le diable désincarnée!

Si elle savait seulement parler, je suis sûre qu’elle dirait un truc du genre:

 « Te dérange pas, je vais juste m’installer trois jours, fais comme chez moi! » Tout ça avant de se glisser dans mes fringues, mon canapé , mon lit, ma vie…mettre le bazar et repartir comme elle est venue, en me laissant sur le carreau et bien évidemment dans le chaos…  

Enfin… bon… Je ne sais pas pourquoi je vous dis cela…

Ah si , voilà , elle est partie, enfin.

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