Lundi 29 mars 2004

Seigneur, mon Dieu, ce jour me voit bien las. 

Le chemin pour te servir est tellement malaisé dans ces campagnes désertées.

Six messes en un week-end, pas l’ombre d’un baptême. Pas un sourire d’enfant, pas d’amours à unir mais en semaine pourtant tous les enterrements.

Rouler toujours pour propager la foi s’il reste encore une âme que cela puisse concerner.

Je prêche souvent seul aux rangs de chaises dépaillées, assisté d’une douairière à la voix éraillée.

Les églises se délabrent, n’hébergeant plus que les araignées et quelques rares touristes qui se sont égarés.

Les vitraux sont fêlés, le vieil orgue devenu muet.

Ma chasuble est hors d’âge, mes souliers bons pour le cordonnier et même la corbeille de la quête commence à être percée.

Hier survint ce qui devait arriver: ma 4 L ancestrale subit une crevaison. 

Pas de roue de secours, pas d’humains alentour.

Vingt heures et puis nuit noire, j’ai dû rentrer à pied.

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