La neige tombe, tombe, et ses étoiles blanches voletant autour de toi t’enveloppent de leur incandescence enchanteresse.
Tu as quitté le village encore endormi bien avant l’aube, dans le seul éclat d’une lampe frontale amicalement prêtée.
À présent, tu avances le long du torrent assoupi, faible murmure chantonnant sous sa pellicule de glace crevassée. Ses berges moussues croûlent sous le poids de leurs stalactites acérées.
À un détour de ta route, près du cottage abandonné, une effraie prend son envol sous tes yeux, poitrail immaculé et plumage mordoré.
Plus loin, le vieux pont marque l’entrée d’un autre monde, celui d’un glen depuis longtemps déserté et que tu t’apprètes à arpenter. Ruisseau devenu vallée entre montagnes escarpées.
Derrière la sapineraie, une biche affolée s’enfuit, grâcile, à grandes enjambées.
Gravissant lentement les flancs dans ce jour nouveau qui rosit, énergisée et grisée par le vent pur et parfumé, tu croises un lièvre arctique à demi-enseveli, un grand corbeau noir d’ébène sur son rocher et quelques lagopèdes blottis en leurs beaux atours hivernaux.
Dans l’altitude cotonneuse où, brave, tu chemines, le soleil enfin doucement va percer, enluminant soudain ces paysages monochromes pour t’offrir au prochain promontoire un spectacle inespéré.
Quel beau chemin tu nous fais découvrir, j’adore toutes ces rencontres animales dans cette ambiance de coton, hors du temps des hommes!
Merci Fransoaz, et puis oui, c’est un souvenir véridique et féérique d’un coin d’Écosse que je chéris. Difficile d’ajouter “plus que tout” tant ce pays de montagnes et d’océan est magique.