– J’ai essayé, tu sais. J’ai essayé. Mais ta photo de profil m’a vraiment terrifié. Je crois qu’il serait plus sage de garder nos distances. Tu me tisses une toile par ci, par là, et je te stridule une ballade à la tombée du jour… et on s’en tient à ça!
– Mais, je croyais… tu m’avais laissé envisager un avenir commun…
– Oui mais ça, c’était avant!
– Avant? Avant quoi?
– Avant que je ne me noie dans ton regard multiple. As-tu seulement idée de ce que cela fait, pour un criquet comme moi, de plonger dans huit yeux à la fois alors que tu ne t’y attends pas?
J’ai cru tomber dans un traquenard.
Tu n’es pas une, tu es plusieurs. C’est bien simple, j’ai eu si peur que j’en ai encore des sueurs froides qui m’empêchent de jouer de la musique tant mes ailes sont trempées.
– Ne sois pas si frileux. Tu me savais araignée. Je vais te tisser un pull et tout sera réglé. Viens. Fais un pas vers moi. Juste un pas.
– C’est que… un pas, je peux, mais toi, encore une fois, je ne le supporterais pas.
Tu es trop pleine de pattes, et ça c’est effrayant.
Chez toi, tout est par huit, nous sommes trop différents!
– Saches que je n’ai qu’un coeur que tu viens de briser!
– J’aimerais vraiment t’aimer Tarentule, tu le sais, mais là, pour mon malheur, vraiment, tu me fais trop peur!
MDRR Ah ! les amourettes d’insectes (et d’araignée !), c’est toujours un grand moment !
J’aime beaucoup votre petite histoire, drôle et tendre à la fois.
Votre regard, dans la peau d’un autre, est assez craquant !
merveilleuse idée. Je n’ose plus mettre de cœurs, car je crois que ça en retire au lieu d’en mettre, mais les dix sont là!