AlgoZimage du 20 juin 2023

par | Juin 20, 2023 | AlgoZimages | 15 commentaires

493px-G._Caillebotte_-_Jeune_homme_à_la_fenêtre

Quel texte (poème, micro-nouvelle, haïku, etc.) vous inspire cette oeuvre de Gustave Caillebotte?
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Guillaume du Vabre ( @algo )

Haussmann ? (Sous-titre : La compensation rationnelle du désespoir amoureux.)

L’univers s’est réduit
Dans un fragment d’ennui
La fenêtre l’appelle
A se remettre en selle

Tout costumé qu’il est
Dans le bal sans attrait
De la cité cossue
Par dessus il est nu

L’Amour a pris le coche
Le soleil est fantoche
La pierre rajeunie
Se donne un air de vie

Mais personne jamais
Ne viendra plus c’est vrai
Caresser son visage
Lui dire qu’il est sage

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Sklaera

Décidemment, Caillebotte inspire!

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SOPH

Qu’a fait cet homme pour que l’Amour ait pris le coche ?

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Guillaume du Vabre ( @algo )

Et pourquoi faudrait-il qu’il eût fait quelque chose qui le condamnât ?
Et pourquoi ne pas envisager qu’il fût, par exemple, victime de la frivolité du sentiment féminin ?

Et déjà on le voit autrement : c’est un idéaliste ! C’est donc un romantique.

Et à force de se la représenter, de la sublimer [“la” femme] dans un imaginaire qui n’appartient qu’à lui, il aurait pu finir par “se prendre les pieds dans le tapis”, et se retrouver seul, à son balcon sur la vie…

Allez savoir !… C’est compliqué la vie.

(Je vous taquine, Soph ; je le fais amicalement, en regard de cette discussion que nous avons en cours, ailleurs… 😉 , et à laquelle je reviendrai dès que les problèmes de maintenance technique du site me laisseront un peu de temps…)

PS : en tout cas, comme le dit si bien , Caillebotte nous inspire ! Merci (c’est elle qui fait les peintres dans l’AlgoZimage…)

Dernière modification le 1 année il y a par Guillaume du Vabre ( @algo )
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Sklaera

Totalement d’accord, . Il y a tant de “lectures” possible d’un tableau que cela en donne le vertige et bravo à pour le choix des œuvres.

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Philomène écrit

L’inconnue du boulevard
Il avait installé son fauteuil devant la fenêtre grande ouverte, depuis un peu plus d’un mois, pourtant il se souvenait de cette rencontre comme si c’était hier. Il l’avait croisé un matin alors qu’il rentrait d’une de ces soirées interminables se terminant à des heures indues. Si tôt le matin, cette rencontre lui parue étrange. Le boulevard bordé d’immeubles haussmanniens de belle facture était encore silencieux, à peine quelques voitures attendant leurs futurs passagers stationnaient leurs chevaux au repos, juste quelques passants, un calme qui s’évanouirait bientôt. Elle était passée devant lui, droite, un air distant, il lui sembla qu’une détermination farouche l’animait. Leurs regards c’étaient croisés, juste un instant. Il ne pouvait dire ce qui c’était passé, mais depuis chaque jour, animé d’une curiosité que l’on pourrait qualifiée de malsaine, il guettait sa silhouette assis dans son fauteuil. Ce matin elle était un peu en retard, il s’était levé, et attendait tel un soldat au repos devant guérite ! C’est alors qu’enfin….

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melanie chaine

Charles Beltjens – “Empereur d’un théâtre où tu sers de décor !”
Poètes belges – “L’absurdité grandit comme une fleur fatal”

Empereur d’un théâtre où je sers de décor
Je me plais dans la soie, le velours et les ors
Ne vous y trompez pas, cet univers coûteux
Cache bien mes travers ; je suis un pauvre gueux.
 
L’absurdité grandit comme une fleur fatale
Je nage dans le luxe et ma vie est banale.
Je suis un désœuvré sans imagination
Dans cet appartement qui n’est qu’une prison.

Je courais les salons au temps de ma splendeur
Quand les femmes cherchaient à cueillir mes faveurs.
Le souvenir d’hier me laisse un goût amer
Aucune n’est restée, je ne voulais que plaire.

De ma fenêtre ouverte je les vois passer
Élégances furtives en ce matin d’été 
Indifférentes alors à l’homme vieillissant
Qui n’a pas su aimer et le paie maintenant.

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Sklaera

Magnifique!

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SOPH

Crise de la soixantaine ??
Superbe !

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Sklaera

Vision hausmanienne (@sklaera)

Elle? Une inconnue
au coin de la rue
de robe blanche vêtue

*

Lui a le cœur tendre
il aimerait bien descendre
dans ses bras la prendre

*

Et comme en un rêve
Eux, Adam et Ève
mais solitude est sans trêve

*

Un fiacre l’attend
elle monte dedans
le souvenir est ardent

Dernière modification le 1 année il y a par Sklaera
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SOPH

J’aime beaucoup ces moments où on vit une histoire sans histoire.

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Sklaera

Moi aussi! Merci, @SOPH!

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SOPH

Je refermais la porte derrière moi, posais ma valise et découvrais cette chambre qui m’avait été réservée.
La décoration un peu vieillotte mais propre. Sur le mur, un tableau. Une reproduction plus exactement. Un balcon qui donne sur la rue comme une invitation à venir observer la vie, dehors. Mais trop fatiguée, je déposais mon cartable sur la chaise et me suis assise dans le fauteuil crapaud qui m’invitait sagement. J’ai fermé les yeux pour mieux profiter de ce moment tellement particulier de chaque journée. Un entre-deux pour passer du monde actif à cet autre monde ; isolée, seule dans une chambre d’hôtel déjà payée. Je crois que je me suis assoupie. C’est une présence ou plus exactement, la sensation d’une présence qui m’a doucement éveillée. Pourtant, j’étais bien seule dans cette chambre. J’avais dû rêver. Sur le tableau, un homme se tenait debout et regardait par la fenêtre. Alors je me suis approchée de lui et dans la même direction, j’ai porté mon regard. Un autre monde était là.

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melanie chaine

Vous avez traité le sujet d’une façon totalement originale. Un grand bravo. Mélange de virtuel du tableau et du réel de la chambre. Elle “sent une présence”… de l’homme seulement peint… Bravo !

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Guillaume du Vabre ( @algo )

Je rejoins : votre approche est originale. Elle est aussi : créative.
Vous questionnez la frontière de la représentation artistique du réel, comme Magritte dans “La trahison des images”, et comme Woody Allen dans “La rose pourpre du Caire”,
mais vous le faites sans [les] imiter, avec votre propre narration (plus intimiste encore), un peu comme si vous ajoutiez une pierre à l’édifice ! 
Bravo ! Très belle idée ! Très, très belle idée, avec en plus cette touche d’un romantisme très, très féminin… ( 😉 )

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