AlgoZimage du 3 août 2023

Concert de jazz à Le Tannos.

Z et moi, avons décidé de ne rater ce concert de jazz sous aucun prétexte, les soirées culturelles n’étant pas la spécialité de ce charmant village bercé par le chant des cigales et fleurant bon l’ail, le thym et la farigoulette, où les siestes légendaires le figent dans une totale léthargie jusqu’à une heure avancée de l’après-midi.

Nous arrivons un peu tard, plus aucune place assise. Les 6 premiers rangs des deux rangées sont réservés aux officiels et privilégiés. Je dis à Z : suis-moi ! La mine évaporée et le pas assuré, nous prenons place au deuxième rang. J’entends un vague ‘’les places sont réservées’’ propres à intimider les intrus que nous sommes. Aucune réaction de notre part. Notre attitude neutre mais déterminée laisse à penser à la bavarde que, peut-être, nous sommes des invités. Nous voilà bien placés, faisant partie intégrante des élus, pour une soirée prometteuse, dans cette chaleur estivale.

Les musiciens s’installent, piano à queue et triste costume gris, contrebasse et jean fatigué, batterie et hurluberlu, tignasse crépue assagie par un serre-tête. Trio hétéroclite. La chanteuse se fait désirer. Jazz..

Elle arrive, en boubou coloré et sa voix puissante rivalise avec le pianiste, course au fortissimo, sans aucune nuance, bruit synthétique sans âme. Seul, le batteur sait moduler les sonorités avec délicatesse en souriant béatement à la lune naissante.
Se sont-ils rencontrés la veille pour n’avoir aucune complicité ? Sont-ils assommés par un décalage horaire à voir la bonhommie somnolente du contrebassiste ? N’ont-ils pas eu un cachet substantiel, ce qui aurait pu, à juste titre, éteindre leur enthousiasme ?
J’attendais l’émotion, le frisson qui m’emporterait. Rien !

Le temps s’étire… ennui et lassitude. Z commence à remuer, signe d’une évidente impatience. Non ! Il ne va pas le faire tout de même ! Il reste. Ouf ! Il esquisse un bâillement.
Fin (enfin!). Rappel (timide) du public. Il est temps de se lever. Z craint un deuxième rappel. Fuyons !
Merci à Le Tannos et ses administrés : c’était gratuit.