La montagne a tremblé ! Les pauvres habitants, jetés hors de leurs abris, découvrent ébahis leur pays mis à terre. Chacun observe, sidéré, son village ravagé, où sont nés ses aïeux, où grandit sa famille. A peine quelques plaintes des malheureux piégés sous les toits effondrés, sous ce ciel écroulé. La mort et son silence imprègnent les lieux d’une effroyable absence. Le sursaut monstrueux d’une bête inconnue, tapie dans le sous-sol, a balayé la vie des proches, des amis, emportant la douleur des bêtes et des choses, laissant dans la poussière avec quelques brindilles le souvenir des roses qui embaumaient hier.
Le nuage d’ocre est retombé sur les pierres, couvrant chaque victime d’un linceul coloré. Les larmes débordent et tracent leur sillon dans ce fard incongru. Les survivants vacillent, lèvent les yeux au ciel et y cherchent l’appui pour marcher jusqu’à demain. Inch’Allah !
Respect. Solidarité à votre émotion. Admiration à votre façon de l’exprimer simplement, plus avec le cœur qu’avec les mots ou les idées.
Moi, qui suis [un peu] handicapé du cœur, je n’ai su penser qu’au Lisbonne (de 1755) de Voltaire et Rousseau (à la controverse sur la nature de Dieu qu’ils entretinrent à ce propos…)
On la retrouve partout dans ces cas-là (y compris chez “nous”). Regardez la Lybie… à peine quelques jours plus tard.
En tout cas, c’est vous qui avez raison : l’heure n’est pas à philosopher…
Quel talent, tant dans la poésie que dans l’empathie… C’est concis, efficace, imagé et bien plus intelligent que ce que véhiculent nos médias quotidiens. Merci, @Angelune, vous nous manquiez, ces derniers temps.
” La mort et son silence imprègnent les lieux d’une effroyable absence.”
“Les larmes débordent et tracent leur sillon dans ce fard incongru.”
Et je me dis que je fais bien de revenir ici pour , lire, vous lire, car si la poésie la sensibilité ne sont pas là, et en particulier dans des deux vers , là , alors où sont-elles. Merci Angelune