Car si fragile soit la flamme

Feue une vie ? Ne te complaise
En froides cendres, l’antithèse.
Que jamais La Vie ne se taise
Ou ne triomphe l’aphérèse :
Souffle, souffle encore sur la braise.

Raille la mort scurrile teigne
Que jamais elle ne t’imprègne
Ne te soumette, te contraigne.
Ne t’asservis pas à son règne :
Souffle, souffle encore sur la braise.

Râle et consume mais transhume
De l’éclair revêts le costume
Embrase-toi, même posthume
Ailleurs toujours La Vie rallume.
Souffle, souffle encore sur la braise.

Jusqu’au dernier soupir, mon âme
Échappée belle de mes lèvres
Souffle, souffle encore sur la braise.
Car si fragile soit la flamme
Déjà vaincues sont les ténèbres.

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