Frères humains

Il est temps, levons-nous, assez d’iniquité

L’inertie devient crime, assez de lâcheté

Peuple souverain, lève-toi, tend la main

Accueille avec amour tous tes frères humains

 

Il pleut, sur la plaine vaincue par sa conquête

La pluie transforme la terre en un lac tombeau

Chaque pied du noyé dérivant du cours d’eau

Boursouflé, déchaussé, flotte nu sans baskets

 

La terre humide fume tel un encensoir

Exhalant ses vapeurs dans l’oraison du soir

Portant aux réfugiés l’ombre du désespoir

D’une nuit froide, hostile, triste reposoir

 

Agitant leurs mouchoirs face aux noirs barbelés

 En au revoir poignant à l’élu, l’être aimé

Livré par la force aux convoyeurs serviles

Aux bourreaux d’état aveugles d’un nouveau style

 

Des pères, des époux des mères des enfants

Epouvantés, meurtris, à nos pieds suppliants

Nos élites gouvernent sans humanité

Sans conscience, sans cœur, les regardant crever

 

Si offrir un abri c’est être en infraction

La prison sera la plus douce des sanctions

Si secourir un homme c’est être hors la loi

Insoumis nous serons, et nous ferons la loi

 

Il est temps, levons-nous, assez d’iniquité

L’inertie devient crime, assez de lâcheté

Peuple souverain, lève-toi, tend la main

Accueille avec amour tous tes frères humains

 

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