– Tiens ! Regardez cet homme : petite taille, noir de peau, vivant dans la forêt tropicale. Moi je vous le dis haut et fort : c’est un pygmée, c’est sûr à cent pour cent, j’en mets ma main à couper.

Les gens pensent toujours que ce qui est vrai est vrai à cent pour cent.

– En êtes-vous bien sûr ? Considérons ce même homme, assoiffé d’aventures, las de cueillir, chasser, pécher. Il quitte sa peuplade. Il est traité de déserteur par les âmes du village. Il est même banni. Tout se complique … Comment vont-ils le nommer pour le juger ? Ils ne diront pas : c’est le pygmée mais – c’est le déserteur – cinquante/cinquante ! C’est un pygmée-déserteur.

Après avoir traversé la forêt, les villages, notre homme (petit et noir) a soudain soif de solitude. En chemin, il trouve une grotte où il décide de vivre retiré en ermite et de se consacrer à la méditation (il ne connait pas encore le fameux ” lâcher prise “).

Et de nouveau tout se complique : quand les gens des environs voudront parler de lui, que diront-ils ?

– prenez garde, dans cette grotte il y a un drôle de petit homme, un pygmée je crois, un cannibale peut-être

ou bien : – c’est vous qui cherchez cet homme qui vit dans la forêt. On dit par ici que  c’est un déserteur ; il aurait quitté son village

ou encore : – vous qui venez de la ville si vous voulez connaître les plantes de la région, allez voir l’ermite, un grand (ah ?) original

Il est donc les trois à la fois. Et en plus cent divisé par trois : ça ne tombe pas juste. Si les mathématiques s’en mêlent, la démonstration va s’écrouler.

Je vais nuancer mon propos : il sera toujours homme à cent pour cent … a moins que … ? si … ? Tout peut arriver !

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