Un rayon zébrait le ciel mais la houle accentuait la difficulté à distinguer la côte. Après de longues heures de nage, à se demander s’il s’agissait d’un leurre ou bien d’un phare, le requin pèlerin traînait ses guêtres en surface.
Parti sur un coup de tête, malgré la désapprobation des siens, Il hésitait à présent, à faire demi tour.
Et si finalement son aïeul avait raison… si l’homme chassait le squale pour sa viande et son foie…
A bien y penser, le jeune mammifère n’en menait pas large et sa petite escapade avait du plomb dans l’aile. D’autant plus, que les mouettes rieuses avaient pris les paris, pour savoir quelle soupe les ailerons du requin allaient agrémenter.
Après tout, au bout de ce paysage d’écume, le gardien du phare n’est peut-être qu’un pêcheur à la lanterne cherchant à l’attirer comme un vulgaire gardon.
Et lui, un stupide pèlerin, adepte du « longe côte », qui s’apprête à se jeter droit dans les filets.
L’eau était bonne et poissonneuse. A quoi bon chercher mieux. La virée allait s’achever là, à quelques miles du phares. Notre jeune pèlerin se sentait sage, aussi jeune et aussi requin, soit-il. Comme il se dit chez les humains: les voyages forment la jeunesse…
Bien malin ce pèlerin. Bravo !
j’aime bien ce jeune requin prudent. avec toutes les contraintes ! chapeau bas !
Très bon texte. ….rien que “zébrait ” me montre que j’ai tant à apprendre de vous !
Merci à vous!
Bravo pour l’écriture de ce pèlerinage marin qui mêle avec bonheur les contraintes données. Exercice difficile et très bien transformé.