Le Covid Nouveau est arrivé ! C’est un bon cru : 30 000 contaminations par seconde, des milliers de morts chaque jour. L’extermination de la race humaine est enclenchée ! C’est sur les réseaux. C’est vrai. Juliette s’est tirée une balle dans la tête, la garce… Elle m’a quand même laissé la vodka, alors j’ai invité mon poteau, Jacques, le grand ; on va voyager…
Lui en a toujours. Il a ses sources. Il sait comment faire. Il connaît du monde, Jacques. Quelquefois je l’envie. Pourtant il va mourir, il le sait. Trop c’est trop. Il ne tient plus debout. Il traîne un truc. On ne sait pas quoi. Lui non plus, il a oublié, mais c’est du lourd…
J’en ai marre ce soir. Tout va de travers dans ce monde de cauchemars… Sans parler de moi. J’aime pas parler de moi. D’ailleurs, y a rien à dire. Même un insecte a plus de choses à dire de lui que moi de moi. Mais les insectes aussi sont bêtes. Regarde le bourdon…
Marrant qu’un insecte aussi ridicule ait pu inspirer un compositeur, non ? Remarque, le compositeur, c’était pas Dosto. Et Dosto n’était pas compositeur. Ces deux-là, c’est sûr, n’allaient pas se retrouver autour du vol d’un bourdon… Moi j’en reste à Dosto. Rien à dire de plus.
Je plonge dans le noir, là. Le noir du noir. Le noir le plus profond des profondeurs les plus noires… Et en plongeant, oui, là, juste en plongeant : je pense à La Truite ! Et j’éclate de rire ! Oui, de rire ! La Truite, bien sûr ! Que du bien être, de la légèreté, la truite. De l’espoir ?…
Ah, peut-être, mais Schubert n’était pas non plus écrivain. Alors… Tout ça pourrait bien finir quand même par une truite au beurre noir. Et puis, a-t-on jamais vu une truite avoir le bourdon? Je demande à Jacques: “tu te fous de moi? qu’il me répond ; ton Schubert, c’était un Beatles?”
Après, il retourne s’affaler sur le sofa. Moi, j’ai les oreilles qui bourdonnent. J’imagine le ruisseau. L’eau vive, fraîche et limpide…

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