La Saône paresseuse s’étale dans les champs
Vieille indolente sage coule lentement,
Toi, Rhône impétueux, l’enlace dans tes eaux
Dans un rythme endiablé tu l’entraînes aussitôt ;
Lugdunum la belle s’invite à la fête,
Le long des quais joyeux résonnent les guinguettes.
L’homme a souvent souillé tes rives tapageuses,
Tu sais te libérer dans ta course fougueuse,
Et quand un vent violent vient contrarier tes flots
Tu te mets en colère et combats en héros.
Tu prêtes ton chemin aux péniches géantes
Qui domptent avec force ta fureur enivrante.
Tu t’assagis un temps au milieu des vorgines;
On aime à contempler ton humeur badine.
Tu fais de longs détours dans les laones mortes
Tapissées de feuillages que le vent apporte.
Tes rives douces et calmes invitent le rêveur
A voguer avec toi pendant de longues heures.
Et soudain tu surgis et retrouves ta force
Tes eaux sont bouillonnantes et ton chant est féroce
Tu déchires la terre, tu exploses et menaces
De lourds tourbillons sombres crèvent ta surface.
Tu arraches les arbres et tu les fais danser
Au centre de ton lit, ridicules poupées.
Tu arrives en Camargue, tu n’es pas pressé
De sombrer à jamais en méditerranée.
Agréable voyage. On se laisse porter par les eaux.
merci. nous sommes sur l’eau toutes les deux, mais pas dans le même bateau
a bientôt.