C’est un salon désuet rempli de souvenirs,
De babioles futiles et sans moindre avenir.
Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles
Cherchent encore à vivre avant le grand sommeil.
A gestes mesurés elles minaudent en vain,
Pour tenter d’oublier la peur du lendemain.
Un corsage brodé cache leur cou fripé,
Orné de lourds bijoux, vestiges du passé.
Elles sirotent le thé et croquent des biscuits,
Se disent mille choses sur leurs petits ennuis,
Les échos de la ville ou de leur bienfaiteur,
Celui qui, en secret, rêve d’un autre ailleurs.
Elles tremblotent un peu comme feuilles d’automne.
De leurs voix chevrotantes, lentes et monotones,
Elles relatent le temps heureux de leur jeunesse,
Avec, dans le regard, un voile de tristesse.
Elles étaient des rivales au temps de leurs amours
Quand, pour des avantages, elles montraient leurs atours.
Dès lors, elles sont amies et dans leur décadence,
Elles troquent leur mépris pour de la bienséance.

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