– Regarde maman, j’ai trouvé un paquet de lettres enrobé d’un joli ruban rose.
– Où, ma chérie ?
– Dans l’armoire de grand-mère.
– Viens ici, nous allons les lire ensemble.
“Ah ! je me sens un peu mieux. Avec mes soeurs, voilà des années que nous sommes comprimées les unes contre les autres”.
– Maman ! Celle-ci est signée d’Henri. Ecoute.
“Mon amour,
Mon coeur est triste de ne pouvoir te voir plus souvent. Je te guette tous les jours de marché, lorsque tu viens avec tes parents. Ils sont si fiers que je n’ose pas vous approcher. Moi, le fils du maraîcher du village, comment pourrai-je rivaliser avec ce Pierre ? Il a fait sa demande en mariage et ton père a bien sûr accepté. Entre hommes de bonne famille, les sentiments ne comptent pas, mais l’argent prend toute sa valeur.
Cette nuit, j’ai fais un rêve merveilleux. J’étais devenu riche et je me suis battu en duel pour obtenir tes faveurs. Bien sûr, j’ai été victorieux et je suis venu te chercher pour t’emmener loin de ta famille. Nous avons chevauché la campagne avec mon fidèle Galopin. Au matin, nous nous sommes retrouvés au bord d’un lac au creux des montagnes. Dans une cabane abandonnée, nous avons installé notre nid d’amour. Ce rêve deviendra une réalité, je suis sûre que c’était un signe. Je veux y croire, ma chérie.
A toi pour toujours, ton Henri qui t’aime”.
-Maman, elle est belle la lettre de Papi.
– Oui, c’est vrai. Mamie ne me parlait jamais de sa famille. Mais, ne t’inquiète pas, Papi n’a tué personne. Ils se sont tout simplement enfuis tous les deux pour vivre leur amour. Remet cette lettre à sa place.
“Et me revoilà dans ma cachette. Combien de fois, Mamie m’a prise entre ses doigts pour me lire et me relire. Je ne serai le dire. Reconnaissez que je ne suis pas une lettre ordinaire. J’avoue ! A chaque lecture mes mots résonnent comme un chant d’amour. Je suis souvent cachée, mais je suis toujours gravée dans le coeurs des amoureux.”
Vous lire m’a fait sourire et penser à… “La Cafaude”, dans les alpages jurassiens… (!?…) Il s’y passait des choses, et bien des lettres les suivirent…
Merci de m’avoir fait [re]rêver !
Hé! Guillaume @Guillaume du Vabre ( @algo ) ! @MAGUY aurait pu te répondre : “… j’aimerais bien savoir ce qu’est “La Cafaude dans les alpages Jurassiens”. J’ai cherché sur internet, mais rien de rien. Google s’évertue à me trouver les CAF de l’Aude. J’ai même été cherché dans les traductions de patois…”
La “Cafaude”, @Candide / @MAGUY, c’est un lieu magique! C’est à vrai dire “un lieudit” qui n’existe qu’à Mouthe. Une sorte de refuge de montagne (moyenne, 1000m) pour les bergers et leurs troupeaux. Pas étonnant que “Big brother” l’ignore, il y fait très froid ! On y bat les records de température négative européenne (continentale) chaque année !…
Et pour le coup, c’est là qu’on se prenait par la main pour s’aimer, mon premier amour et moi. Nous avions dix ans je crois…
Après, on s’était beaucoup écrit (c’est probablement ce que ce beau texte a réveillé en moi), jusqu’à ce jour fatidique où j’avais confondu l’adressée de l’intonionnée… enfin, quelque chose comme ça que j’ai déjà racontée ailleurs…
Merci pour votre réponse, j’ai pu enfin recherche ce lieu bien beau. Les souvenirs de nos amours de jeunesse ne s’effacent jamais, ils restent toujours en nos coeurs.
Une bouffée de tendresse😊
Henri a gagné le cœur de la belle sans combattre. C’est très doux et sentimental!
Merci @fransoaz, @Ma Pie et Guillaume d’avoir pris un instant pour lire mes mots.