L’alignement des planètes n’est pas parfait.
Eh bien me voilà rassuré, c’est comme ici-bas
Moi, Monsieur, je suis un scientifique, j’expérimente et je positive. Je hais les propos oiseux et défaitistes.
Vous en avez de la chance. En somme, vous ne doutez de rien ?
Vous n’y connaissez rien, c’est justement le doute qui nous fait avancer.
Expliquez-moi donc.
Et pourquoi, j’ai des choses bien plus importantes à faire. Si vous en avez les moyens, payez donc un précepteur.
Je n’ai plus l’âge.
Ce n’est pas une question d’âge, j’en ai bien peur.
Quel mépris !
Il en faut dans mon milieu, pour rabattre quelques caquets.
Je ne suis pas de votre milieu.
Là, pas de place au doute, aucun secret à percer.
Vous m’agacez.
Je pourrais en dire autant, vous êtes ici chez moi, sans y être invité. Et vous me faites perdre mon temps. Laissez donc les spécialistes et allez à la taverne. Nous ne sommes qu’une poignée, et vous êtes légion.
Les élus quoi.
L’ironie cache souvent l’amertume et la jalousie.
Vous avez réponse à tout alors ?
Enfin une parole sensée !
Vous êtes puant d’orgueil !
Moi je me lave Monsieur, contrairement à vous semble-t’il. Et l’orgueil n’a pas d’odeur, comme l’argent qui doit vous faire défaut je parie.
Mon petit bonhomme !
Je ne suis pas votre bonhomme, et la petitesse est relative.
Vos expériences aboutissent-elles au moins?
Et en quoi cela vous regarde-t’il, certaines sont en gestation et d’autres ont réussi. Dans les deux cas, je ne pourrais vous les expliquer, il faut quelques pré-requis, pour rester charitable.
Prévenez-moi au prochain accouchement.
Monsieur a de l’humour, voilà bien le deuxième dérivatif.
A quoi ?
J’y viens.
Développez donc vos arguments, vous qui vous dites « homme de science » .
Mon temps est trop précieux pour éduquer les ânes.
Là vous allez trop loin crâne d’œuf, je vais vous faire avaler vos pipettes.
La violence, c’est d’un convenu, voilà donc les trois mamelles de l’ignorance. N’ayant pas le temps de creuser le sujet, j’ai dû oublier quelques mamelons.
Bien le bonjour Monsieur !
Je ne vous raccompagne pas.
Annette, ne laissez entrer que mes pairs, je vous donnerai une liste.
Vous savez fort bien que je ne sais point lire Messire.
C’est vrai ma chère Annette, je n’ai plus toute ma tête parfois.
Soyez donc pas inquiet, je suis là !
Me voilà rassuré. Le dîner est-il prêt ?
Une bonne omelette Monsieur, cuite comme vous l’aimez.
Vous êtes parfaite !
Sire, quelle surprise !
Alors cet élixir de jouvence ?
Ça avance Monseigneur.
Comme depuis 40 ans, pas sûr que j’apporterai la bourse l’année prochaine.
Ce que vous me dites depuis 40 ans. Mais les petites trouvailles que je découvre par hasard vous rendent prospère en attendant. Lorsque j’aurai atteint mon but, les 40 ans n’auront plus d’importance.
Bon, mettons que vous m’êtes utile.
Sire ?
Très bien, je vous dois beaucoup.
Annette, avez-vous bien reçu ce sot en dentelles, c’est très important pour moi.
Ben, plus ou moins Monsieur, ce n’est pas un de vos pères que vous m’avez décrits. D’ailleurs j’ignorais qu’on pouvait en avoir plusieurs, c’est pour dire comme je suis gourde.
Allons Annette, vous êtes la meilleure !
Ne me flattez point, je sais que je suis sotte.
Et c’est en cela que vous êtes supérieure à tous ces sots qui s’ignorent. Quitte à vous surprendre, vous êtes comme moi.
Ne vous moquez point Monsieur.
Et c’est loin d’être le cas, je promets de vous l’expliquer demain. Pour l’instant j’ai envie d’omelette.
Ça c’est mon domaine !
Et vous le maîtrisez à la perfection. Que ferais-je sans vous ?