L’épouvantail de la vieillesse se dresse face à moi! Quoi, n’est-il pas temps de m’alarmer sur mon sort? Quarante cinq ans bientôt, et rien, rien d’accompli vraiment! Pas un roman fini, pas un ami fidèle, pas une fête réelle, pas une idée qui fut totalement mienne!

Que puis-je encore voir de moi dans ce miroir? Et que me sert cet accessoire binocloire si je ne puis dire ce qu’il me montre? D’aucuns prétendent qu’il est le signe de la sagesse, et je dis, moi, qu’il n’est le signe, que de vieillesse!

Ali vient d’arriver. J’ouvre la porte. Je le vois. Je l’accueille. Je ne l’embrasse pas, mais mon cœur, mon cœur qui ne voit pas, le fait. Mes lunettes – d’ailleurs, comment pourrais-je jamais me soucier de mes lunettes quand il s’agit de penser l’Homme, l’Homme que je suis aussi –, mes lunettes se font le bon génie de mon humanité et me disent que j’ai raison.

Mais la vieillesse, elle, me dit…

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