Je suis le casse-pieds au service d’un pape fantasque qui serait mieux sur scène qu’au Vatican. Il adore jouer la comédie, il s’enflamme, il s’extériorise, il flatte, il exagère et moi le casse -pied je passe derrière secouer les paillassons plein de miettes oubliées. J’en appelle au bon sens de Monseigneur lorsqu’il se déplace à dos d’âne et courtise les jeunes filles en fleur. Je suis le casse-pieds qui écrit des lettres d’excuses. Qui désire vivre sain, dine peu et soupe encore moins me répétait mon père haut fonctionnaire au service des cardinaux. Mais le pape est glouton, il se bâfre et engloutit la chair et la peau des pintades, il avale des poulets entiers, il suce les os et ne s’inquiète pas de son tour de taille et de son poids qui bientôt aura raison de la vie de ce pauvre âne qui le transporte. Les gens entrent dans son jeu et saluent un souverain omnipotent lorsqu’ils le croisent. Un manant, ce matin, lors de la promenade quotidienne lui disait encore, honorant un puissant sur son âne, oh ! Monseigneur, sur quel beau cheval vous voilà !

Tout le monde sait que le pape, Jean François Quéméneur de son nom de baptême est un fou sans le sou mais tout le monde feint de ne pas le voir. La plèbe continue à réunir l’argent qui le fait vivre, les habitants subviennent à ses besoins pour que ce pape d’usurpation continue à les amuser et à leur donner le piquant qui manque à leur vie !

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