J’étais mort sans surprise, et la terrible aurore
qu’allaient vivre les autres à la vue de mon corps
m’aurait glacé les sangs, s’ils ne l’étaient déjà.
Si j’avais su prévenir, j’évitais l’embarras…
Comment leur expliquer cette effroyable idée
d’une sieste chez picard, au rayon surgelés.
M’endormir ainsi seul, au milieu des sorbets
m’avait semblé cocasse, enfin, sur le papier.
A présent, je suis raide, je suis froid, je suis là
Et j’attends l’ouverture de 9 heures quarante-trois.
Je voudrais qu’exhalant l’odeur de la santé
la première cliente tente de me ranimer.
Je n’ai guère d’illusion, la règle est ferme et sage
ne pas rompre la chaine , car le froid fait barrage
Et je sais que bientôt , passé votre étonnement
De « con-gelé », bien-sûr, vous me traiterez gaiement.
C’est un texte qui me glace! C’est drôle et joliment enlevé, bravo pour cette idée de sieste. J’aime beaucoup la référence à la chaîne du froid, quelle trouvaille!
Bel humour en vers. C’est gai ! c’est frais …
🤣 Trop drôle, jamais Baudelaire ne m’a fait (frissonner de) rire de la sorte ! j’ouvrirai l’œil désormais chez Picard au rayon des sorbets 😉
Grâce à la fraicheur de vos vers “saisissants” je ne regarderai plus les glaces de la même manière … Très drôle bravo
Un subtil mélange d ‘humour et de macabre! C est bien cherché.
Tout est dit, quel bon moment à vous lire !