Le champ où dorment mes aïeux, 

Est posé sur une île aux joues claires

Dans des terrains cendreux, calcinés sans verdure

Reposent les corps blanchis de mes pères

Des lèvres sans couleur, des mâchoires sans dent

Tombent leurs paroles en fine poussière

Effacer l’immobilité de leurs visages de cire

Avec des yeux de feu brillants comme des fêtes

De la ville et du peuple il ne restait qu’un rêve

Ériger pour ces anonymes une stèle qui inspire

Ce soir sous un grand ciel clair, surnaturel, abstrait

Se joue la symphonie déchirée de leur avenir 

Pourquoi revenez-vous creuser mon souvenir?

Sous la chape de sel je voudrais jusqu’à vos os enfouir

Ma peine océane inonde les côtes de l’île

Je porte dans ma chair chacune de vos vies de verre

La peau du loup marin, les revêt, les enlace

L’eau pleure au clair bastion des larmes de cristal

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