18 juin 2022, amphithéâtre de l’Académie d’Histoire :
– Quelles inepties ! Vous me décevez Romuald, comment avez-vous pu produire une thèse pareille ! La canicule vous ramollit le cerveau, vous, si brillant, si rigoureux. Il est certain que votre question de départ est fort intéressante pour tout historien : qu’est-il arrivé à Roald Amundsen, célèbre explorateur tragiquement disparu* en 1928 ? Mais comment donc êtes-vous arrivé au constat aberrant que l’on peut lire ici ?
– Ma recherche fut très rigoureuse, monsieur, je vous assure. C’est un tableau de Edwaert Collier qui m’a fait percevoir une piste incroyable. Vers 1695 ce peintre hollandais a produit une nature morte extrêmement intrigante que vous trouvez en annexe de mon dossier. Au milieu des éléments hétéroclites de sa composition il a placé d’une part une couronne, que j’ai clairement identifiée comme celle de Chilpéric II, et d’autre part une carte très étonnante, semblable à la Mapa Mundi d’Albi mais présentant non pas le pourtour méditerranéen mais le globe avec ses pôles, chose totalement inconnue au 8ème siècle !
– Collier a dû se tromper dans sa composition et mélanger les époques des objets représentés.
– Et bien non, pas du tout, dans ses carnets ce peintre très pointilleux sur les détails a décrit tous ses tableaux et en particulier pour celui-ci il mentionne que la date figurant sur la carte est 719 !
– C’est incroyable ! … auriez-vous donc raison ?
– Monsieur, Le gouvernement maintient le secret mais nous savons que les abords du pôle nord sont une zone de passage. La seule explication possible à ma découverte est que Amundsen n’est pas mort dans le crash de l’hydravion mais qu’il est tombé dans une faille spatio-temporelle.
18 juin 718, cour de Chilpéric II
– Majesté, un homme au curieux accoutrement demande audience. Son langage est étrange et il prétend pouvoir vous apporter des connaissances que personne en ce monde ne possède. Souhaitez-vous le recevoir ?
* Amundsen disparut le 18 juin 1928, son corps n’a jamais été retrouvé…
Vous vous emparez du défi le plus difficile et vous en faites de la haute voltige.
Admiration !
Beaucoup d’humour, merci ! C’est tellement agréable de rire !
Vous nous montrez l’essentiel : “tout est possible à quelques mots bien agencés dans une pensée bien orientée” ! Même le bonheur, imaginez !…
Bravo ! L’AlgoStory est [aujourd’hui] le plus “noir” (difficile) des AlgoDéfis et vous nous donnez à penser que c’était facile !
Je suis curieux quand même (je ne vous crée pas d’obligation de me répondre, bien sûr…) : était-ce facile ? Comment l’idée s’est-elle construite ? Comment êtes-vous passée d’un “problème théorique” (de concordances) à un récit romanesque qui les réduit à néant ? “Où” est le déclic ?… 😉
Bien amicalement,
Merci beaucoup @melanie chaine et @Guillaume du Vabre ( @algo ) pour vos commentaires.
Ma méthode ? Elle ressemble furieusement à celle de “Bingo !”, texte autobiographique (enfin un peu).
Pour cet AlgoStory je passe forcément par une petite phase de documentation :
Qui sont ces trois personnages que l’on me propose ? Ensuite je laisse reposer les données engrangées et le scénario s’ébauche (ou pas) presque malgré moi.
J’avoue que le voyage temporel est pour moi une vraie gourmandise, merci de me l’avoir apporté sur un plateau AlgoMusien.
Enfin le clin d’œil des dates a été la cerise sur le gâteau puisque effectivement Amundsen a disparu à cette date. trop beau pour ne pas en profiter !