Il était assis sur un banc et songeait en regardant le ballet des pigeons en quête de vestiges de pain. Il rêvait. En fait, il cherchait l’inspiration perdue, car il était poète.
Une jolie femme se leva d’un siège proche. Elle s’éloignait lorsqu’il vit qu’elle avait laissé son sac.
Sortant de sa torpeur, il s’en saisit et entreprit de la rattraper.
— Mademoiselle, votre sac… vous l’avez oublié.
La jeune femme, surprise, s’arrête et se tourne. Ses superbes yeux verts le transpercent. Ses traits sont lisses comme celui d’une poupée de porcelaine.
— Merci, c’est gentil. Je suis tellement étourdie.
Le poète est figé. Il vient de trouver sa muse. Jamais il n’osera lui avouer. Il sait qu’il ne la reverra jamais.
La fille saisit son sac et repart. En le posant sur son épaule, un foulard tombe au sol.
Le rêveur s’empresse de le ramasser, mais elle en fait autant et leurs visages viennent à se toucher.
— Je crois que je perds la tête. Je suis ridicule, dit-elle en riant.
— Je pense qu’à vous admirer, j’ai égaré la mienne, lui répondit le songeur. Pourquoi ne pas les chercher ensemble ?
J’aime bien ce joli texte plein de fraîcheur et de rêverie.
Mignon… <3