Qui voulut le premier, dans sa stupidité
Avoir le dernier mot, dans cette absurdité
De son château de sable, poser la première pierre
Il ne savait encore, sa demeure dernière
C’est à la première heure qu’il s’était réveillé
Pour jouer sa dernière carte, et finir en beauté
Il ne savait comprendre que le premier degré
A jamais, pour toujours, des idiots le dernier
Pour lui, c’est à celui qui arrive le premier
A la dernière minute, pourtant partir toujours
J’étais aux premières loges de cette course effrénée
Et du denier étage, voir sa chute sans recours
Il a ainsi vaincu, à jamais le premier
Supreme paradoxe, atteint dernier degré
Devant premiers secours, stupéfiés, médusés
Sidérants derniers mots, murmuré « j’ai gagné »
De fameuse première heure, j’étais de ses amis
Et l’accompagne ce jour pour une dernière fois
Pour cet enterrement, de première classe, ma foi
Qui rira le dernier, d’un fou rire interdit
cocasse ! bravo
Je ne sais pas si, comme @melanie chaine, je trouve ce beau poème cocasse. J’en vois plutôt le côté tragique (alors disons “tragicomique”) et philosophique. C’est une belle performance que d’arriver à versifier sur un tel sujet. Bravo.
Merci de votre retour sur mon humble tentative. J’aime en effet jouer avec les oppositions/contradictions, que j’ai essayé d’amener selon plusieurs plans qui s’imbriquent : le tragi-comique de l’histoire, l’alternance dans les vers de reprises d’expressions centrées sur les termes “premier” et “dernier”, et l’inspiration depuis le vers d’un poète de référence (Baudelaire, c’est pour moi “s’attaquer à une montagne”) pour le détourner vers un poème sans prétention, léger sur la forme, mais lourd de sens sur le fond, du moins je l’espère … Je me suis bien amusé à l’écrire, et suis heureux qu’il puisse plaire