La rue
Il a quitté l’asile aux heures matinales
Et ne le rejoindra qu’aux pâleurs vespérale,
Longs instants de tristesse et d’ennuis et d’errances,
Tenaillé par le froid et sa désespérance.
Un vieux mégot pendant sur ses lèvres gercées,
Dans son burnous taché il se tient engoncé,
Adossé contre un mur, son chien tout contre lui,
L’homme lance au passant un bonjour et sourit.
Il n’y a plus d’hier, non plus de lendemain,
Il voudrait simplement qu’on lui tende la main.
Il connaît les dangers, la faim et la misère,
Mais dans son œil pervenche on voit de la lumière.
Magnifique.
Cette réalité fait “froid” dans le dos, c’est une poésie magnifique.
Je “renvoie l’ascenseur” à @melanie chaine en saluant une fois de plus ce terrible mais si humaniste poème, ainsi que l’ensemble de son travail (en plus de tout ce qu’elle fait pour maintenir le site debout). Sa maîtrise de la versication classique, qu’elle met au service des grandes causes de ce monde est admirable. D’autres textes de sa plume sont emplis d’un humour jubilatoire. À lire sans modération!