Des Hauts de Carlton Hill1, je contemple ta ville,
en ce mois de mai mauvais m’annonçant que je ne reviendrai jamais.
Les troupeaux de touristes me rendent encore plus triste.
Le ciel lourd et plombé tente d’effacer ta silhouette à mes côtés,
celle d’un Amour que j’espérais voir durer pour toujours.
Edimbourg m’a leurrée et happée.
Edimbourg nous a piégés.
À l’horizon le donjon flottant son pavillon me semble une illusion
cernée de toute part de clochers noirs de charbon.
Ce pays qui est le tien était aussi depuis longtemps un peu mien
mais j’étouffe dans tes draps, pourquoi ne le comprends-tu pas?
Cette capitale nous a été fatale.
Où sont les grands espaces où je pouvais briser ma carapace?
Où sont les montagnes où j’étais vraiment ta compagne?
Où sont les lochs, les cascades, les torrents?
Les phoques, les castors, les lièvres blancs?
Les coqs de bruyère?
Les petits pubs où coulent de bonnes bières?
Où est le silence dans cette métropole immense?
Où sont NOS tourbières?
Comment pourrais-je vivre ici moi qui vient du peuple des douces pluies?
1L’une des sept collines de la capitale écossaise
J’offre ce poème à @Guillaume du Vabre ( @algo ), où qu’il soit. J’y avais mis tout mon cœur. Je voudrais une analyse de la forme, du style.
Je veux bien aussi une analyse sur le fondement de l’écrit. Pour ce qui est de la photo, c’est moi-même qui l’ai prise en mai 2015 et j’ai délibérément choisi le noir et blanc et un léger flouté.
Mais le texte, je l’ai vraiment écrit très récemment.
Je trouve le texte touchant rythmé ainsi par tous ses questionnements. La photo est elle aussi superbe, et presque mystérieuse. ( peut être ce côté flouté qui préserve les secrets..)
Ma Pie, un tardif texte sur une douleur très très profonde. L’Écosse? Ahhh… c’est dur pour moi de résumer son histoire. Ce n’est certainement pas à Edinburgh que se résume son histoire…