Jean Ducon, le gardien d’En-Haut, tout le monde le sait, est braconnier. C’est un ours asocial, caractériel et ivrogne ! Au village, on ne cesse de se demander comment la Compagnie des écluses a jamais pu lui confier telle responsabilité que celle de l’En-Haut. 

Julie, la mégère, dit qu’il a triché au concours. Fernand, le communiste, affirme quant à lui que c’est par piston capitaliste qu’il a réussi à berner tout le monde. Et le Maire, le maire, lui, ne dit jamais rien quand on parle de Ducon. C’est vrai que le maire est actionnaire de la Compagnie…

Mais ce matin, c’est allé trop loin ! Ducon a tué son chien. 

Du coup, tout le village est en émoi sur la place du marché. Tout le monde est là. Je m’approche et j’entends l’horrible nouvelle…

Je pense : “pauvre bête”…

Mais vite, je me rends compte que la compassion pour la bête est à mille lieues de leurs soucis à tous… 

« La rage ! Son chien avait la rage, vous rendez-vous compte ? La rage est parmi nous !… Pauvre Ducon, il a fallu que ça tombe sur lui… »

C’est ainsi que le cœur plein de rage, je rentre à la maison. Je retrouve Margot la douce, et caresse son chignon…

2
0
L'auteur-trice aimerait avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x