– L’eau aura coulé sous les ponts et les cristaux fondus sur le piton neigeux, avant que je ne t’autorise pareille aventure! Tu n’es ni équipée ni entraînée, ni même en état! Mais ne t’inquiète pas, ça viendra…
Elle venait de découvrir le panorama au soleil du matin. Et ses yeux étaient redevenus ceux d’une enfant en un instant. Sa voix elle même semblait plus fluette, presque juvénile… Majestueuse, la montagne, ses pentes neigeuses, et ses pins alourdis avaient eu raison de ses penchants aigris de convalescente au long cours…
Deux émotions s’offraient à elle :l’éclat de rire et les larmes.
Elle ne choisit pas. Elle n’avait d’ailleurs jamais su choisir. C’est ce qui l’avait menée droit dans le ravin, alors qu’elle hésitait entre deux pistes, un jour comme aujourd’hui où rien ne semblait pouvoir obscurcir le bleu du ciel, le brillant du soleil et le blanc des montagnes…
Clouée sur son fauteuil, elle ria donc aux larmes devant pareille splendeur.
Quel était donc ce Dieu qui s’évertuait à ciseler de jolis cristaux à six branches toutes pareilles en quantité infinie pour tisser sur le sol encore moussu hier, un si joli tapis neigeux ?
La neige n’était pas encore très dense, mais elle crissait sous les pas. Ce son feutré extraordinaire suffirait à son bonheur, en attendant de pouvoir un jour, qui sait, glisser à nouveau sur les pentes enneigées…
Beaucoup d’émotion à la lecture de votre texte merci et bravo pour cet algoself merveilleux 🙂
j’ai ressenti l’émotion devant les grandes cimes qui me manquent
Je perçois l’émotion lié au traumatisme sourdre sous la poudreuse, les images sont belles et réalistes.