J’ai récemment déménagé pour les beaux yeux d’une jolie rousse à la taille fine. Habituellement à cette époque, avec le retour des belles chaleurs printanières, je suis reléguée au fond du dressing de Paul où je m’endors jusqu’aux premiers frimas d’automne. Je lui ai été offerte pour ses trente-cinq ans par une maman au goût très sûr et soucieuse de sa santé. Mon fin lainage, tartan bleu et gris, me destine à réchauffer en douceur et discrétion toute tenue, j’affectionne tout particulièrement la confortable veste sportswear qu’il met souvent le week-end. Samedi dernier, il avait opté pour un vrai costume et même une cravate, ce qui présageait un événement exceptionnel, et comme la soirée menaçait d’être un peu fraîche il m’a convié à sortir avec lui. Depuis le vestiaire du restaurant je n’ai pas vu grand-chose du repas mais la promenade en bord de rivière m’a laissé un souvenir exquis, ou plutôt je suis devenu le rappel – exquis aussi bien évidemment – du long baiser échangé alors. Était-ce l’émotion ou bien le léger vent du soir, sans doute les deux combinés ont fait frissonner la jeune femme, et son galant chevalier m’a alors laissée autour de son cou en gage d’amour. J’ai donc quitté le dressing aux cent boucles de ceinture pour une place bien plus douillette de doudou officiel de la belle. Plus romantique, cherchez bien, vous n’aurez pas !

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