Eugène est nommé capitaine
D’une armée hétéroclite
Des seaux en fer blancs bien alignés
Des sacs noirs, jaunes, verts olive en rangs serrés
Des contenants de plastique pour la musique
Des anses et des pédales en métal
Des corbeilles ajourées
Pour les boulettes de papier
Des bacs dans le fond du potager
Pour les épluchures, les moisissures, les flétrissures, la pourriture
Des containers pour tout trier
Du vert pour le verre
Du jaune pour les emballés
Du bleu pour les souillés
Eugène n’est pas sans-gêne
Mais il est à la peine
Et Eugène se démène
Vide les décharges
Nettoie les plages
Eugène est toujours à la traîne
Les trottoirs sont des crottoirs
Les parkings des cendriers
Les déchetteries débordent
De cartons, de bidons, de bouchons, de paillassons
De journaux, de pianos, de rouleaux, de rideaux
Les camions d’Eugène font fureur à la maternelle
Et rugissent à l’aube quand Paris s’éveille.
J’aime beaucoup. Un rythme s’est immédiatement installé dans ma tête à la lecture de votre texte. ça y est ! j’ai trouvé : l’inventaire de Jacques Prévert
bravo
Merci Mélanie. J’aime beaucoup faire des inventaires à la Prévert, ça me repose.
J’ai si longtemps révé de conduire le camion dEugène ! 😊
désolée d’oser… mdr
Osons, osons, la réflexion de Ma Pie est si savoureuse.
Eugène a besoin d’un verre rempli : je l’attends au coin de la rue pour une pause bien méritée
Très bonne idée, une pensée pour les invisibles qui se trouvent être les mêmes que les essentiels.
Poésie à mettre en musique, à distribuer dans les maternelles. Quel plaisir de le lire.
Merci Gigi, ton commentaire me fait sourire car j’étais enseignante en maternelle.