Dites docteur, je me sens comme déchirée par une multitude de griefs contre moi-même… C’est un peu comme si, mes propres idées étaient mises dos à dos et s’apprêtaient à compter dix pas avant de se retourner pour s’entre tuer au petit matin entre deux témoins.
J’ai peur docteur…. J’ai peur d’attenter à ma feuille blanche!
Du calme, la feuille… Il s’agit certainement de ce que l’on appelle «l’angoisse de la page blanche »: une sorte de profond malaise inhérent à la volonté de bien écrire.
Rien de grave, il vous faut juste dépasser ce blocage, et pour cela: com- mu- ni-quer entre deux pages pour retrouver la cohésion!
Mais docteur, je n’ai plus la maîtrise, ma feuille tremble, écoutez-la parler:
– recto: « Tiens, tu vois! C’est ce que je te dis… Faut se faire confiance et ça ira… »
– verso: « se faire confiance, se faire confiance… Évidemment pour toi c’est naturel, tu fais toujours la Une…. Mais as-tu seulement idée du nombre de fois où l’on a rendu la feuille incomplète sans même te retourner ! A croire que je ne suis rien…
– recto: j’avoue… c’est pas sympa… voire même ça craint pour ton ego… cela dit, ça t’évite la pression de la première impression!
– verso: et qu’est-ce qui te dit que je ne saurais pas l’assumer moi, cette pression!
ok… ok….Silence! La feuille blanche!
Il s’agit là de toute évidence d’un TDI.
Trouble Dissociatif de l’Identité.
Tes pages blanches sont dans un état de stress aigü, il est temps de les noircir de textes impromptus, en n’oubliant pas d’annoter au bas du recto, un TSVP nécessaire et vital à votre unicité !
C’est entendu docteur, merci.
drôle !
oui, la mienne a les mêmes symptômes…
J’adore, génial !
Excellent !
J’aime beaucoup ce texte plein d’humour et de fantaisie!