Le champ où dorment mes aïeux,
Est posé sur une île aux joues claires
Dans des terrains cendreux, calcinés sans verdure
Reposent les corps blanchis de mes pères
Des lèvres sans couleur, des mâchoires sans dent
Tombent leurs paroles en fine poussière
Effacer l’immobilité de leurs visages de cire
Avec des yeux de feu brillants comme des fêtes
De la ville et du peuple il ne restait qu’un rêve
Ériger pour ces anonymes une stèle qui inspire
Ce soir sous un grand ciel clair, surnaturel, abstrait
Se joue la symphonie déchirée de leur avenir
Pourquoi revenez-vous creuser mon souvenir?
Sous la chape de sel je voudrais jusqu’à vos os enfouir
Ma peine océane inonde les côtes de l’île
Je porte dans ma chair chacune de vos vies de verre
La peau du loup marin, les revêt, les enlace
L’eau pleure au clair bastion des larmes de cristal
Je trouve cela très réussi. Une ambiance austère et quasi mystique se dégage de ce poème. J’aime beaucoup.
J ai beaucoup aimé votre poésie où sont mêlés ombre et lumière
“ma peine océane”: comme c’est beau
Bravo pour l’intégration réussie de ces neuf vers, vous avez mis bien haute la barre du défi, et pour de belles expressions comme cette “île aux joues claires”.
Décidemment, je me délecte à vous lire, ce soir!