Les rues sont désertes. Toutes les boutiques de grandes enseignes commerciales ont fermé. Seuls demeurent les petits commerces de proximité. Les jeunes sont partis. Une atmosphère de désolation règne au centre du village. Cependant les anciens apprécient aujourd’hui la quiétude retrouvée grâce à ce tableau magnifique des rues paisibles. Les échangent conviviaux avec le boucher, le boulanger ou le pharmacien sont redevenus habituels et gardent un caractère amical agréable.
Durant des décennies, coup de klaxon, gens pressés sur les trottoirs, cris stridents d’enfants, camions de livraison pollueurs, se côtoyaient au quotidien dans une ambiance survoltée. Après la fermeture de la dernière petite entreprise textile du secteur le mois dernier, les employés ont dû se résoudre à une reconversion professionnelle plus près de Lyon.
En ce début d’après-midi automnal, Jean, retraité depuis des années a décidé de ressortir son vélo du garage pour effectuer une promenade bucolique. Il sait que, désormais, la traversée du village ne sera plus le parcours du combattant pour atteindre la forêt à cinq kilomètres de son domicile. Le coeur enjoué, ses pensées légères s’envolent au rythme de ses coups de pédale souples. L’odeur de verveines parfumées des allées l’accompagne au long du chemin. Il oublie les moments difficiles de sa récente maladie. Un peu essoufflé par ses efforts inhabituels, il appuie son vélo contre un hêtre centenaire à l’orée du bois pour se reposer. Il s’assoit à même le sol et s’endort.

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