La confiture de fraise dégouline le long du bocal et le curé court après le député dans le pré. Les ouailles se regardent, interloquées, et se questionnent sur la providence qui protège leur élu. Arrivera-t-il au bout du champ ? Les allées rectilignes des vignes facilitent son parcours, certes, mais les zigzags qui le poussent d’un pied sur l’autre témoignent bien de la précarité troublante de son équilibre.
Arrive un inconnu, étranger au village. Il vient de Paris, tout spécialement pour la confiture. Il faut dire qu’à Le Tannos, on sait la faire la confiture… Et c’est aussi le seul endroit au monde où les fraises poussent sur les vignes ! C’est un signe du ciel. Tout est fou dans ce petit village provençal, à commencer par ses habitants. D’où la protection divine…
Mais cet “estrangère” va bousculer notre petite communauté… Ce qu’il amène avec lui, bien caché dans un autre bocal, c’est de la graine de “doute” ! Jamais, bien sûr, les tannosiens n’en ont croisé, de la graine de “doute” ! Ils n’en soupçonnent même pas l’existence.
Les ravages que peut causer cette plante dans une société bien organisée sont tels que la plupart des pays civilisés l’ont interdite de culture. Seuls, quelques tribus d’incroyants révolutionnaires la produisent encore, dans les steppes profondes de l’Alaska.
Quelle est donc l’intention de ce maud’zi importateur ? La sainte providence suffira-t-elle à protéger les enfants du Tannos ? Hélas…
(à suivre ?)