Dans ces longs couloirs froids, comme des funambules,

Mes compagnes du lieu tristement déambulent

Vieilles fleurs fanées condamnées à l’ennui,

Existences rayées, retombées dans l’oubli.

 

D’autres plus vieilles encore ont perdu la raison,

Marmonnent doucement pour chasser leurs démons,

Désert de la pensée, fantômes inutiles

Perdus à tout jamais, condamnés à l’exil.

 

Je traîne mon vieux corps, pauvre machine usée,

Les paroles se mêlent, brouillard de la pensée.

La longueur des jours, aux lendemains pareils,

Qui suit le désespoir des longues nuits de veille.

 

Je sombre alors parfois dans la résignation

D’être une ombre brisée laissée à l’abandon

« L’horizon dépouillé n’a plus rien à m’offrir »,

J’envisage alors de me laisser mourir.

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