Dans ces longs couloirs froids, comme des funambules,
Mes compagnes du lieu tristement déambulent
Vieilles fleurs fanées condamnées à l’ennui,
Existences rayées, retombées dans l’oubli.
D’autres plus vieilles encore ont perdu la raison,
Marmonnent doucement pour chasser leurs démons,
Désert de la pensée, fantômes inutiles
Perdus à tout jamais, condamnés à l’exil.
Je traîne mon vieux corps, pauvre machine usée,
Les paroles se mêlent, brouillard de la pensée.
La longueur des jours, aux lendemains pareils,
Qui suit le désespoir des longues nuits de veille.
Je sombre alors parfois dans la résignation
D’être une ombre brisée laissée à l’abandon
« L’horizon dépouillé n’a plus rien à m’offrir »,
J’envisage alors de me laisser mourir.
Je suis habituellement méfiant vis-à-vis du romantisme, mais je salue ici la performance! Je suis, en vous lisant, “funambule”.
Il n’est un vers qu’on ne puisse lire seul dans votre poème, sans qu’il crée cette image mentale qui nous fait vibrer, ressentir la poésie (l’émotion non révélée qui sommeille en nous)… Même Hugo (et surtout lui?) n’y parvient… Comment faites-vous?