Tandis que dévorés de noires songeries
Ténébreux cauchemars et plongeons infinis,
Fantômes du passé menaçants et hideux,
J’ai demandé souvent à des vins capiteux
De chasser la souffrance où le tonnerre gronde,
De m’étourdir enfin dans la pensée profonde
Et taire les tourments, les échos désastreux
Du malin arrogant et sa horde de gueux.
Qu’importe le malaise, je veux oublier,
Inventer des plaisirs, rêver pour exister.
Je suis maître du monde et n’ai plus peur de rien,
Ni les guerres, la misère, culs bénis et païens.
Voyageur impatient, je bois jusqu’à la lie
Je plonge lentement vers la douce amnésie.