“Qu’est-ce qu’un adulte, sinon un enfant brisé, morcelé, en miettes?” questionnait si justement André Berthiaume.
Pour l’épauler et soutenir sa mémoire, une toute petite histoire:
La fillette était chétive et vraiment très myope. De son enfance craintive et sans joie, elle essayait de se sortir parfois.
Elle voulait être des leurs, mais elle n’y parvenait pas.
De ces bandes de frondeurs qui osaient franchir le pas.
De ces gamins sans le sou et tout aussi sans-gêne, qui chouravaient tout de manière pathogène.
Lassée d’être malmenée par cette grégaire communauté, elle fugua quelques mètres vers l’épicier du coin.
Lourde la porte et la clochette tinta.
Devant elle un paradis, par ses parents interdit: Scoubidous, Malabars, Tagadas et Carambars.
Et au-dessus d’eux, cet immense miroir.
Innocente ou presque, elle se servit, pensant sans doute qu’en quelques secondes elle se serait enfuie.
‘Las le miroir était sans tain, ce qu’elle ignorait bien.
De derrière lui surgit l’épicier, qui en bon maître-chanteur lui proposa ce marché: “Bonjour petite, si tu veux partir sans crainte et sans payer, suis-moi donc, j’ai d’autres sucettes et bonbons à te proposer, je peux t’égayer. Tes parents ne le sauront jamais”
Quel contraste cette image sucrée évocatrice de l’enfance et cette grave histoire froide et terrible! Froid dans le dos!!!
Non, pas d’inquiétude à avoir, il y a de l’autobiographique dedans mais rien d’horrible. Juste effectivement l’épicière du coin qui avait un miroir sans tain pour coincer les gamins sans le sou. Et puis oui, chez moi, les bonbons étaient interdits. Le plaisir de l’Algomuse, c’est de pouvoir partir dans des zones imaginaires, joyeuses ou sombres, c’est ce que je découvre peu à peu. Mince, moi qui voulait vous / te réjouir, oups. Si j’en ai encore le temps, je vais tenter une troisième (joyeuse), je ne promets pas!
😅 ouf! Il laisse imaginer le pire mais c’est le jeu de l’écriture. Tu (faisons simple😉) as déjà bien travaillé pour ce soir 😅
Merci pour ces belles intentions de redonner de la lumière et du sourire à ce monde ( et à moi même par la même occasion !).
Quel contraste on a envie de manger toutes ces friandises quand soudain la salive reste coincée dans la gorge et l’écœurement prend la place ! Il faut oser et ça libère merci
La douceur et le sucré du bonheur puis … le grand frisson qui tétanise !