Je traînais ma vie dans un cimetière,
Je fuyais ma nuit, n’ayant plus de vers
A offrir aux dames, qui de leur vertu
Gratifiaient mon âme dans les temps perdus.
Un homme n’étant plus, surgissant de la terre
Se leva devant moi, et sous sombre lumière
Désigna un parterre que couvrait une croix,
Comme un paratonnerre abritant une foi.
Il avança disant : “C’est la tombe ; au delà
Tu le verras gisant, et sur l’onde du glas
Danseras doucement ; et la ronde qu’avec lui
Bientôt tu formeras, se perdra dans la pluie…
Vous irez l’un et l’autre mendier de l’Infini,
Cette once d’espoir cette graine d’oubli,
Que l’on plante le soir quand on cherche la voie
Qui traverse les ronces, et redonne la joie.”
Puis il s’évanouit. Je restai là, stupide,
Pendant de longues heures dans ce monde fétide
Grouillant de mille vers et de trappes semé,
Croulant sous mon chagrin et de tristes pensées :
J’étais donc condamné. Il me fallait errer,
Il me fallait songer et sans cesse me tuer
A repeindre ma vie aux couleurs incertaines,
Qui ouvrent au pardon de l’erreur, bien humaine,
D’avoir un jour cru qu’il suffit d’un lit,
D’un ventre repu, instincts étourdis,
Pour aller vers l’Âme, et tel Lucifer
Qui d’orgueil se damne, au final… l’Enfer !
Bravo! Je ne sais pas comment décrire mais il semble, cher @Guillaume du Vabre ( @algo ), que vous excellez en poésie rimée et, comme je l’ai déjà dit, ainsi je l’ai réapprivoisée. Le final a un petit côté à la Jacques Higelin qui me plaît bien (et du reste, le tout me rappelle bien certains de ses clips pour “Champagne pour tout le monde et Caviar pour les autres”)… Merci!
Magnifique. Je l’ai lu hier soir et je ne savais quoi dire. Je le relis ce matin et j’avoue qu’encore une fois je reste sans voix. J’aime beaucoup.
Voilà un poème puissant comme je les aime. Les images nous sautent au visage. Mais l’excellence ne mérite pas d’entorse. Je relève quelques pieds de trop … qui déstabilisent la métrique
Whaoo ! Merci pour cette critique Mélanie.
Je constate en effet que je me suis un peu précipité à publier…
Et j’en conviens, l’idée pour le corps du poème (hors la première et la dernière strophes) était bien l’alexandrin. Donc, 4 vers (au moins) posent problème…
Il me faut donc retravailler ce poème.Je crois qu’il le mérite, même si je ne suis pas certain de pouvoir être aussi enthousiaste que toi, ou @Ma Pie, ou @Sklaera.
En tout cas, merci à vous trois de vos encouragements !
Ah, c’est sûr que les alexandrins, je ne m’y risque pas (à part en pensant à Claude François – je blague à peine) et donc je n’ai pas compté sur mes doigts mais d’une manière générale, ce poème m’a touché, et réjoui aussi. Euh… @Guillaume du Vabre ( @algo ), j’ai vraiment un problème avec les accords des verbes, non? TouchéE? RéjouiE? Help!
Il y a de la danse dans vos vers, macabre, un peu par obligation du sujet, mais surtout rythmée et rimée intensément. J’aime beaucoup.
Un “vieux” texte, que quelqu’un a réveillé (7 mois, quand j’écris ce commentaire, ne semble pas si “vieux”, mais…).
Du coup, je le relis, “en diago”…
Ma première impression ? : il y a un “fond”.
Ma seconde impression : il doit bien y avoir dans ce poème en alexandrins au moins deux ou trois traîtres (de 13 pieds) ! Juste au “jugé”, hein ? Sans les compter. (à vous…)
Est-ce un “grand” poème ? Non. Je fourbissais, je fourbissais… Sept mois seulement ? Que suis-je alors en train de faire ?…
En tout cas merci à toi, celle ou celui qui l’a réveillé ! (sourire)
Non non non non non non ! Je ne pourrais plus écrire tel “poème”. Sept mois, sept ans ou sept siècles plus tard, là n’est pas la question. Je ne m’y reconnais plus. Il me faut maintenant du “réel”, du concret dans la poésie (lisez “le climat 12”, et vous comprendrez qu’il n’a pas pu être écrit par le même auteur…).
Où étais-je alors ? Peut-être dans la frigidité (timidité) de la poésie ?… Je ne sais pas. Il y a de la magie dans l’AlgoMuse je crois…
Voilà mes propositions
ERRANCES
Je traînais ma vie dans un cimetière, 10
Je fuyais ma nuit, n’ayant plus de vers 10
A offrir aux dames, qui de leur vertu 11 A offrir aux dames dont la vertu
Gratifiaient mon âme dans les temps perdus. 11 Gratifiaient mon âme en des temps perdus
Un homme n’étant plus, surgissant de la terre 12
Se leva devant moi, et sous sombre lumière 12
Désigna un parterre que couvrait une croix, 13 Désigna la terre que couvrait une croix
Comme un paratonnerre abritant une foi. 12
Il avança disant : “C’est la tombe ; au-delà 12
Tu le verras gisant, et sur l’onde du glas 12
Danseras doucement ; et la ronde qu’avec lui 13 Dansera doucement. La ronde qu’avec lui
Bientôt tu formeras, se perdra dans la pluie… 12
Vous irez l’un et l’autre mendier de l’Infini, 13 Et vous irez tous deux mendier de l’infini
Cette once d’espoir cette graine d’oubli, 11 L’once d’espérance, cette graine d’oubli
Que l’on plante le soir quand on cherche la voie 12
Qui traverse les ronces, et redonne la joie.” 12
Puis il s’évanouit. Je restai là, stupide, 12
Pendant de longues heures dans ce monde fétide 13 Pendant de longs instants dans ce monde fétide
Grouillant de mille vers et de trappes semé, 12
Croulant sous mon chagrin et de tristes pensées : 12
J’étais donc condamné. Il me fallait errer, 12
Il me fallait songer et sans cesse me tuer 13 Il me fallait songer, sans cesse me tuer
A repeindre ma vie aux couleurs incertaines, 12
Qui ouvrent au pardon de l’erreur, bien humaine, 12
D’avoir un jour cru qu’il suffit d’un lit, 10
D’un ventre repu, instincts étourdis, 10
Pour aller vers l’Âme, et tel Lucifer 10
Qui d’orgueil se damne, au final… l’Enfer !10
Trop génial ! Merci Mélanie, du fond du cœur, merci !
En fait, ce poème était bancal. Dieu sait que j’en conviens… Je le sentais hier soir en le relisant. Malheureusement, comme j’ai dit dans un autre commentaire (un peu plus haut) : je ne m’y reconnais plus. (7 mois plus tard seulement…)
Le retravailler me donne déjà la migraine 🙁
Du coup, j’ai un idée : imaginons (malgré tous les commentaires précédents que je viens de relire), imaginons que je l’ai écrit… en vers libres ! (sourire…)
Eh bien oui, c’est aussi simple que cela : c’était en vers libres !
Encore merci à toi, et pardonne-moi d’avoir abusé de ta bonne volonté.