Je suis un mot
Grain de sable sur la dune.
Je me sens si petit, vous autres verbes allez si haut.
Je rêve d’envolées pourtant ne suis que caillou, maudite plume.
Poésie assoiffée au bord du torrent asséché.
Mais que peut la plume, sans le vent ?
Perdu au milieu de vous, pluriels et mutiques
Je vous parle de moi, espérant un écho qui ne répond pas.
Dans cet abîme je m’élance, ingénument
Main tendue vers la rive, mais
Au pied du mur je m’écrase.
Comment coexister, à quoi je rime, seul
Dans ce vide d’amour quel désir arrimer ?
Car je ne suis qu’un mot, neutre mais singulier.
Je connais ma nature, je donne et je reçois.
Il suffirait d’aimer, et nous serions poème.
Ma plume grince, mon encrier est sec, mes doigts sont inutiles.
D’où vient ce besoin, et que me dit-il ?
À demi-mot je vous le dis : les mots se jouent parfois de nous !
J’aime beaucoup la fin de votre texte (3e §)
Merci @Mélina!