Ce soir-là, comme tous les autres, Nestor glandait le long de la plage bondée après avoir goulûment tiré sur un bon tarpé et s’être envoyé pas mal de demis dans le cornet.

Ayant zieuté sans broncher quelques gonzesses plutôt tartes et mollasses des fesses, il en mata enfin une bonne, pour tout dire une bombe, un vrai p’tit canon.

Son instinct de gros félin n’ayant aucun frein, il s’approcha de sa proie toute assurée: “Salut, poupée, t’sais qu’t’es vachement bien gaulée? T’aurais pas des tunes à m’filer pour que j’m’achète à becter? En échange, j’peux t’offrir un truc à rouler…”

Éléonore, crevée de son année de taf‘, pionçait alors tranquillement, à-demi à oilpé sur le sable blanc et comme piquée par une mouche tsé-tsé, tant elle se sentait bien-aise de cette petite dorade au soleil, elle qui, tous les hivers, rejoignait le club des otaries.

Elle sursauta pour entrevoir face à elle un mastar de coq gaulois en pleine tentative de séduction qui regardait ses rondeurs d’un air carrément slarvi.

Sa gueule était aussi alléchante que celle du monstre en plastique du Loch Ness, communément surnommé Nessie. Il avait tout du blaireau, pour ne pas dire du maquereau, en tout cas surtout pas d’un type réglo.

La belle n’était pas de celles auxquelles on peut la leur faire contre leur gré. Elle était tout sauf bête.

Sortant de sa réserve naturelle, elle se dressa d’un bond et s’exclama: “Punaise, quel couillon! Tu veux que j’t’en colle un? Tu veux bouffer une mandale? En en plus, j’parie qu’t’es tricard dans tous les rades du coin!”

9
0
L'auteur-trice aimerait avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x