Une antilope sautillait joyeusement dans la savane. Elle bondissait, saut après saut, vers la source d’eau pour se désaltérer. L’antilope était connue de toute la savane pour son enjouement, sa gaieté de cœur ravivait le sourire et la joie chez de nombreux animaux. Chez les herbivores, elle était très conviée et très respectée. Chez les carnivores, sa chair était source de convoitises. Nombreux sont ceux qui essayent de l’avoir comme diner, en vain.

            Dans ces gambades, l’antilope vit un chaton coincé sur un haut arbre. Tout de suite, elle changea son chemin et vint frapper de ses sabots le tronc de l’arbre. L’arbre frémit de toutes ses branches et le chaton, secoué, tomba. L’antilope se plaça exactement ou le chaton allait tomber, lui évitant un sort fatal.

  • Qui est-tu, jeune chaton ? Dit l’antilope ?
  • Je ne suis pas un chaton, je suis Guégué le guépardeau ! Répondit-il fièrement
  • Que faisais-tu là, dans cet arbre ? Continua l’antilope, sans se soucier que cet animal était un carnivore
  • Mes frères me disaient que j’étais froussard. Pour leur montrer le contraire, j’ai grimpé cet arbre, mais ils m’ont laissé ici !
  • Ou sont passés tes frères ?
  • Vers le point d’eau
  • J’y vais aussi, que dirais-tu d’aller les retrouver ?

A ses mots, le petit chaton fut stupéfait, pourquoi une antilope voudrait-elle aider un carnivore ? Il accepta cependant son aide. Il n’était pas assez fort pour la chasser et, tout seul, un autre animal serait venu le chercher… pour le dévorer.

L’antilope et Guégué continuèrent leurs routes vers le cours d’eau. Sur le chemin, ils virent un troupeau d’éléphants se reposer près d’arbres. L’antilope en passant, essaya de faire le moins de bruits possibles. Elle marcha malheureusement sur la trompe d’un éléphant, qui barrit aussitôt, faiblement. Les yeux de l’éléphant, fatigués après de longs jours de marche, se posèrent sur les deux animaux

  • Veuillez m’excuser Mr l’éléphant. Dit l’antilope, nous ne sommes que de passages ici 
  • Qui êtes-vous ? Ou allez-vous ? Se fut entendre d’une voix saccadée à peine audible
  • Vers l’eau, nous avons soif ! répondit le petit guépard

Les yeux de l’éléphant s’illuminèrent à cette déclaration

  • L’eau, vous savez où est l’eau ?! S’exclama-t-il, avec bien plus de vigueur

L’eau, le mot réveilla l’intégralité de la troupe

  • Effectivement, dit l’antilope
  • Oh mon, dieu je vous en prie, pouvez-vous nous y amener ? supplia l’éléphant, cela fait des jours que nous marchons ! Nous n’en pouvons plus !
  • Ah non ! s’exclama le guépard, on a soif nous ! Ici, c’est la savane, c’est chacun pour soi ! Vous allez que nous ralentir !
  • Je vous aiderais volontiers, dit l’antilope

Le petit chaton fut encore stupéfait. Pourquoi aidait-elle tous ceux qui passaient, l’antilope était le contraire de tous ce que sa famille lui avait appris, la seule règle de la savane qui compte, sois même.

La petite expédition continua vers l’eau. Comme prévu par le petit guépard, les éléphants ralentirent, la marche. Ils n’arrivèrent au point d’eau qu’au crépuscule civil du soleil. Les éléphants barrirent en troupe et se jetèrent à l’eau pour se déshydrater. Ils étaient tout heureux. L’antilope était éreintée de sa marche et se mit à lécher l’eau. Guégué descendit de son dos et s’y mit lui aussi. Le petit chaton sentit que quelque chose n’allait pas et se mit sur ces gardes. Soudain, un piranha lui sauta sur le museau pour le mordre. Guégué, de justesse, l’échappa et ill regarda sa bienfaitrice. Stupeur, elle était dans l’eau, se débattant, les piranhas l’avaient envoyé sur leur terrain.

  • Hé ! S’écria le piranha qui avait essayé de sauter sur le pauvre guépardeau, laissez-moi une part les gars !

Et il replongea dans l’eau. L’antilope se tordait de douleur. Le petit chaton ne savait que faire pour l’aider. Une éclaboussure géante balaya l’eau. C’était l’éléphant, venu à la rescousse de l’antilope. D’un balaie de sa trompe, il chassait les piranhas qui s’acharnaient sur la peau de l’antilope. Une fois chassé, il utilisa sa trompe pour la faire sortir de l’eau. Ses pattes étaient blessées et elle tenait à peine debout.

  • Eh bien, petit frère, je vois que tu es encore en vie, c’est bien

C’est alors là que les frères du chaton se présentèrent. Depuis des mois, ils cherchaient le moyen inespéré d’attraper l’antilope. Ici et maintenant étaient le moment parfait. Ils s’approchèrent en se léchant les babines. Le petit guépard barra leurs routes

  • Pas touche ! S’écria le petit
  • Tu veux quoi petit frère ? Bouge, notre repas nous attend, dit le premier
  • Non, vous ne la toucherez pas ! Répéta-t-il, en montra ses petites canines

Les trois frères se mirent à rire aux éclats

  • Et tu comptes faire quoi ?! Nous battre, avec des petits doigts de bébé ?! dit le deuxième, coupé par des rires
  • Un guépard qui sauve une antilope on aura tout vu ! Et après quoi ? Les éléphants vont venir t’aider aussi ?! Continua le troisième, ne pouvant presque plus respirer.

Il reprit son souffle quand il vit que sa blague fut réalité. Les éléphants se postèrent devant l’antilope. Hydraté, ils avaient repris de leurs forces et étaient plus menaçant que jamais ! Pris de peur, les trois guépards s’enfuirent, se marchant l’un sur l’autre. Le petit guépard quant à lui, était tout heureux. Il se retourna vers l’antilope, qui lui dit :

  • Merci, Guégué

Il lui sourit, et marcha vers la direction de la tanière de sa mère. Content de savoir que, même dans la savane, il y aura toujours des gens sur qui compter.

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