Dans un monde qui n’existe pas

Des enfants naissent et grandissent dans un pays  qui n’existe pas. Les enfants attendent avec impatience leurs souliers remplis de friandises, une poupée, un cheval à bascule, une tablette apportés par un père noël qui n’existe pas.  Les enfants finissent par s’endormir avec comme oreillers les aventures de vingt milles lieux sous les mers, de Batman et de Tom Tom et Nana. Leurs rêves sont  peuplés de monstres tentaculaires sortis des profondeurs poursuivant un trois mats sur l’océan déchaîné auxquels la pluie et le vent battants sur les volets répondent en échos. Et quand ils sont grands, les enfants continuent d’attendre avec impatience un père Noël qui n’existe pas. Ils vont à la messe prier un Dieu qui remplit leurs cœurs de promesses qui ne se réalisent pas. Là, dans l’espace immense il regarde en rêvant  leur vie qui commence. Mais ces grands enfants vivent dans un monde qui n’existe pas. Leurs rêves sont peuplés de chimères mais ils ne le savent pas. Ils s’épuisent en  courses frénétiques vers la réussite sociale , s’étourdissent d’alcool et d’amitiés, vivent d’amour avec un grand A, construisent leur famille idyllique que  les spectres de la guerre, de la faim, du bouleversement climatique  et finalement la peur de la mort, du rejet et de la la solitude transforment en cauchemars. Les grands enfants finissent par mourir en découvrant cruellement qu’ils ont vécu dans un monde qui n’existe pas.