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   De mon antre poussiéreux, je ne distinguais qu’une faible lueur glissant sous la porte de l’appentis; même la lumière hésitait à visiter ce triste endroit. Je me morfondais, oisive, jusqu’au jour où j’entendis des cris provenant de la maison:
 – tu n’es qu’une fieffée paresseuse ! Tu n’as pas remué ton popotin de toute la journée et je te trouve, ce soir, affalée sur le canapé. Mais ça ne va pas du tout, espèce de feignasse!
   Les invectives se faisaient plus cinglantes, le ton montait, mais je ne percevais pas la voix de la pauvre victime sur qui pleuvaient les reproches comme autant de gros grêlons.
 – mais quel cul de plomb, tu n’en fiches pas une! Tu sais ce que tu me coûtes chaque mois? Et bien je vais te le dire, la moitié de mes émoluments passe dans ton embauche et ton entretien. Tu glandouilles, tu farfouilles, tu lézardes à longueur de journée, tu me débectes!
   Le chapelet de cris et les injures prenaient, chaque jour, un tournant de plus en plus violent. Visiblement la belle ne respectait pas le contrat.
 – mais je vais te buter, je vais te dépecer et ce ne sera pas encore assez…
   Une lumière vive se fit dans mon cagibi et une furie aux yeux exorbités se dirigea vers la cachette où je me terrais. J’espérais que son choix se porterait sur le râteau qui claquait des dents près de moi. Il attrapa mon manche avec vigueur, me traîna dans la cuisine, me brandit au-dessus de sa tête et dans un geste d’une grande violence il fendît en deux le robot B 510, nouvelle génération, appelé plus élégamment ” la soubrette”.

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