Grisaille et lumière

Qu’on me donne un pinceau et je peindrai Paris
Dans un morne gris bleu, je poserai le ciel
Qui se reflétera tout au fond des ruelles,
J’y mettrai des bémols, Dies Irae en si.

De toutes mes couleurs, ferai économie.
J’y peindrai des mendiants qui se cherchent querelle
Pour un quignon de pain trouvé dans les poubelles
Au milieu des passants tout engoncés de gris.

Mon pinceau ne sait pas, du bruit et des odeurs,
De la ville grouillante en donner la saveur,
Il voulait m’épargner des sensations malsaines,
J’irai le rafraîchir dans les eaux de la Seine.

Quelques touches de bleu pour un peu de douceur
A l’adresse des gueux et leur vie de malheur,
J’ajouterai des piafs pour un peu de gaîté
Puis signerai en bas pour la postérité.

Le soir je reviendrai, ma sacoche remplie,
A l’heure où la cité se pare de lumières
Et je la croquerai dans sa beauté mystère,
Dans la sérénité, pour un hymne à la vie.

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