Incontinence philosophique @algo

Pris entre deux feux, le philosophe ne sait plus trop quoi penser.
D’un côté la science, de l’autre l’intuition. Mais la première ne se nourrit-elle de la deuxième ? Et la deuxième à son tour…
Il s’embrouille, il se perd dans la recette et se retrouve gourmet : il lui faut tout goûter, tout essayer…
Et pourquoi pas ceci contre cela, et vice-versa et versa vices ? Tout est faussé, peut-être même truqué, il le sent…
Le plat est raté, c’est bien trop salé ; l’honnête homme lui dit qu’il lui faudra payer, rubis sur l’ongle, le prix de sa lâcheté…
Pourtant, les fondamentaux sont là qui s’alignent – par dizaines – face à lui ! Chacun d’eux pèse un siècle, et chaque siècle des millions de victimes…
Des millions, oui, c’est bien ce qu’il fallut pour l’ériger enfin, cette Doxa divine qui le gouverne encore aujourd’hui.
Quoi ? Sur ses frêles épaules reposerait le salut de l’humanité ? A fortiori d’une humanité qui ne veut se sauver ?
Il se verrait ainsi confié la responsabilité de reconstruire l’histoire ? Redéfinir l’humanité ? Repenser l’humanisme ?
Après tout, pourquoi pas ?…
Pris entre deux feux, le Chef aux trois étoiles du Michelin ne crée-t-il pas tout un monde nouveau de perceptions ? Et la philosophie a-t-elle jamais parlé d’autre chose ?